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Cisplatine

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Dernière modification de cette page le 07 mai 2017
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Cisplatine.

n. m. (DCI). Sel de platine (PtII), cis-diamminodichloroplatine, PtCl2(NH3)2, formant un complexe plan carré aux sommets duquel sont liés, en position cis deux atomes de chlore hydrolysables et deux molécules d’ammoniac (NH3).
L'aptitude du cisplatine à se fixer sur l’ADN est conditionnée par une transformation préalable en espèces électrophiles hautement réactives, les complexes [cis diamminomonochloromonoaquoplatine]+ et [cis-diammino-diaquoplatine]2+, respectivement cis-[ClPt(NH3)2(H2O)]+ et cis-[Pt(NH3)2(H2O)2]2+, qui vont se lier avec des atomes nucléophiles (azote, soufre, oxygène) des bases nucléiques, des protéines et des dérivés thiols, comme le glutathion.
L’activité cytotoxique du cisplatine est due principalement aux pontages double-brin qui relient le platine à deux guanines, via les atomes d’azote N7, à l’image des agents bis-alkylants. Cette lésion de l’ADN est la plus difficile à réparer, et devient létale (apoptose) par le blocage de la fourche de réplication de l’ADN.

Inscrit sur la liste des Médicaments essentiels de l'OMS et à la Pharmacopée Européenne (monographie 01/2009, 0599).

Le cisplatine est utilisé, en association avec d’autres composés antinéoplasiques (polychimiothérapie) pour traiter de nombreuses tumeurs solides (testicule, ovaire, col utérin, endomètre, sphère ORL, œsophage, vessie, cancers épidermoïdes). Son administration est réalisée par voie intraveineuse stricte en milieu hospitalier, avec une hyperhydratation avant et pendant le traitement, afin de réduire le risque d’insuffisance rénale, ou néphropathie qui peut être définitive. D’autres toxicités sont dues au cisplatine : ototoxicité, troubles hydroélectrolytiques, atteintes des trois lignées sanguines (leucopénie, thrombopénie et anémie), nausées et vomissements, neuropathies, agueusie.

Historique : Ce complexe de platine a été décrit, dès 1845, par Michele Peyrone (chimiste italien, 1813 – 1883) ; sa structure a été établie en 1893 par le suisse Alfred Werner ; ses propriétés cytotoxiques ont été découvertes fortuitement, en 1965, par Barnett Rosenberg (États-Unis), lors d'une expérience originale voulant montrer l'action d'un courant électrique sur la croissance bactérienne. Il s'est avéré que, contrairement à l'hypothèse testée, ce n’était pas le courant électrique qui provoquait la modification morphologique d’Echerichia coli, mais le cisplatine formé par action du milieu de culture sur les électrodes de platine. Ceci est un exemple, parmi d’autres, de la découverte d'un médicament par sérendipité.