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Ochratoxine A

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Dernière modification de cette page le 14 octobre 2021
Ochratoxine A.

Anglais : ocratoxin A
Espagnol : Ochratoxin A
Allemand : Ochratoxin A
Étymologie : du grec ὤχρα ốkhra sorte de terre jaune et τοξικόν toxicón poison, poison à l’usage des flèches
L’ochratoxine A (ou OTA) est une mycotoxine produite par différentes souches de Penicillium et d’Aspergillus ; elle est présente dans de nombreux produits végétaux du monde entier. Elle est résistante à la chaleur (non détruite par la cuisson), et a souvent été responsable de toxicités alimentaires. Aspergillus ochraceus est responsable de sa production sur le café, les épices, l’arachide, le riz et le maïs en régions chaudes et tropicales. Sur le raisin, sa présence est liée à Aspergillus westerdijikae. Cette dernière espèce, associée à Penicillium verrucosum, est aussi responsable de la contamination de céréales au cours des étapes de stockage en Europe et Amérique du Nord.



Toxicologie



Lors d’une exposition répétée par l’OTA dans différentes espèces animales, une néphrotoxicité, une immunotoxicité et une neurotoxicité ont été observées ; le porc est l’espèce la plus sensible.
L’OTA pourrait être à l’origine de la « néphropathie endémique des Balkans » très localisée autour du Danube, mais ne touchant que certains ménages. Elle est caractérisée par le développement d’une insuffisance rénale qui nécessite une dialyse ou une transplantation. Les premiers symptômes sont ceux d’une néphrite tubulo-interstitielle du type rencontré après des agressions toxiques des tubules contournés proximaux.
L’OTA est génotoxique in vitro et in vivo, principalement par induction de lésions oxydatives de l’ADN. Au niveau rénal chez les rongeurs, des effets mutagènes caractérisés par des substitutions de paires de bases et de larges délétions ont été mis en évidence.
L’OTA est cancérogène chez les rongeurs (au niveau du foie et des reins). Des modes d’action génotoxique et non génotoxique directs et indirects pourraient contribuer à la formation de tumeurs. Chez l’homme, les données sont insuffisantes pour conclure quant à son rôle dans l’induction de carcinomes rénaux. Cependant, l’incidence des cancers urinaires à cellules urothéliales apparaît anormalement élevée chez les patients exposés à l’atteinte de néphropathie endémique des Balkans. L’ochratoxine A a été classée comme possiblement cancérogène pour l’homme par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) — (groupe 2B). L’OTA est tératogène chez l’animal.
L’EFSA (2020) n’a pas fixé de dose journalière tolérable (DJT) du fait du potentiel cancérogène génotoxique de l’OTA ; elle a invalidé la DJT établie en 2006. Cependant les expositions déterminées dans l’alimentation en Europe présentent un coefficient de sécurité d’exposition de 10 000 par rapport à la dose cancérogène rénale chez le rat et sont donc peu préoccupantes pour le consommateur.