Pléothérapie

Dernière modification de cette page le 23 janvier 2018

Anglais : Pleotherapy

Espagnol : Pleoterapia

Étymologie : grec πλeίων pleíon plusieurs, plus nombreux (comparatif) et θεραπεία therapéia soin, prévenances, sollicitude, soins quotidiens, entretien, traitement, soins du corps

n. f. Terme proposé pour définir une nouvelle méthode qui consiste à traiter les pathologies par la combinaison de molécules agissant simultanément sur plusieurs voies biologiques perturbées dans une maladie donnée. La pléothérapie repose sur 3 principes :
1- utiliser des combinaisons de principes actifs ;
2- les produits doivent être déjà approuvés par les autorités de santé (ils ont une AMM, les brevets sont, pour beaucoup, tombés dans le domaine public) ;
3- les doses utilisées sont généralement inférieures aux doses habituelles.
Le principe repose sur la constatation que le fonctionnement cellulaire repose sur la mise en réseau de protéines et voies métaboliques. A l’inverse de la pharmacologie classique qui focalise une cible la plus précise possible, la pléothérapie vise plusieurs mécanismes simultanément. La technologie, baptisée « Nexus », mise en œuvre par Daniel Cohen et Ilya Chumakov, les concepteurs de la pléothérapie, consiste à analyser les variations protéiques (via leur expression génétique) à partir d’échantillons de sang, dans le contexte pathologique, et à les confronter à une base de données interactives intégrant toutes les données connues de la littérature scientifique et des brevets sur l’activité biologique de ces protéines et des spécialités pharmaceutiques connues. Un logiciel propose alors une série de combinaisons de spécialités susceptibles d’agir favorablement contre les mécanismes physiopathologiques (autrement dit, sur les réseaux de protéines perturbés). Il s’agit de combiner les drogues à faibles doses dans une sorte de cocktail thérapeutique synergique efficace, tout en limitant les risques d’effets secondaires.
La diversité thérapeutique est offerte par l’infinité de combinaisons des milliers de principes actifs connus. Ce que les concepteurs résument par « on fait du neuf avec du vieux ». Ces cocktails thérapeutiques sont alors évalués in vitro et in vivo dans les modèles pathologiques appropriés.

Cette méthode a été appliquée à trois types de neurodégénérescences : la maladie de Charcot-Marie-Tooth (affection génétique des neurones moteurs de la moelle épinière), la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson. Une combinaison de baclofène, naltrexone et sorbitol est en essai clinique de phase 3 pour la maladie de Charcot-Marie-Tooth 1A.

Références et annexes :

Combination of acamprosate and baclofen as a promising therapeutic approach for Parkinson's disease. Hajj R, Milet A, Toulorge D, Cholet N, Laffaire J, Foucquier J, Robelet S, Mitry R, Guedj M, Nabirotchkin S, Chumakov I, Cohen D. Sci Rep. 2015; 5:16084.
A meta-analysis of randomized double-blind clinical trials in CMT1A to assess the change from baseline in CMTNS and ONLS scales after one year of treatment. Mandel J, Bertrand V, Lehert P, Attarian S, Magy L, Micallef J, Chumakov I, Scart-Grès C, Guedj M, Cohen D. Orphanet J Rare Dis. 2015;10:74.
Combining two repurposed drugs as a promising approach for Alzheimer's disease therapy. Chumakov I, Nabirotchkin S, Cholet N, Milet A, Boucard A, Toulorge D, Pereira Y, Graudens E, Traoré S, Foucquier J, Guedj M, Vial E, Callizot N, Steinschneider R, Maurice T, Bertrand V, Scart-Grès C, Hajj R, Cohen D. Sci Rep. 2015; 5:7608.