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Groupe 4:Huile essentielle : Différence entre versions

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|VM_Définition=Les huiles essentielles (HE), mélanges de terpènes (mono-, di- ou sesqui-) et de dérivés terpéniques oxygénés (alcool, aldéhyde, cétone, acide, ester) sont très répandues dans le domaine cosmétique. Elles l'ont toujours été pour leur pouvoir parfumant (ylang-ylang) ou antiseptique (thym) et le sont de plus en plus du fait de leur caractère naturel, de leur label biologique et des propriétés spécifiques revendiquées, par exemple : adoucissante (matricaire), rafraichissante (lavande), purifiante (fragon), raffermissante (pamplemousse), anti-âge (rose), régulatrice du cuir chevelu gras (sauge).<br />Pratiquement toutes les formes cosmétiques dans lesquelles elles sont incorporées sont concernées : en premier lieu les produits parfumants proprement dits, mais aussi les savons, les gels douche, les bains moussants, les dentifrices, les lotions après-rasage, les crèmes ... Ces substances étant très lipophiles, elles franchissent aisément la barrière cutanée en dissolvant les lipides épidermiques intercellulaires avec une grande biodisponibilité pour le système nerveux (le cuir chevelu riche en follicules pileux constitue une voie de pénétration de choix). En outre, elles favorisent la pénétration cutanée des substances avec lesquelles elles sont associées dans une préparation. Leur concentration ne doit pas, sauf exception, être supérieure à 1 % dans les produits pour le visage et à 2 % dans les produits pour le corps.<br />L'origine végétale et naturelle des huiles essentielles les fait souvent considérer à tort comme dépourvues de toxicité ; or celle-ci peut être parfois importante (par exemple thuya, eucalyptus, sauge, camphrier...) et varier fortement selon l'origine, la nature, la dose, le véhicule...<br />Les toxicités suivantes ont été montrées : pouvoir irritant (girofle), pouvoir sensibilisant (citronnelle), potentiel allergisant (cannelle), phototoxicité (citrus), neurotoxicité (armoise), cancérogénicité (laurier)...<br />En conséquence, les huiles essentielles sont très règlementées quant à leur incorporation dans un produit cosmétique : ainsi l’huile essentielle de sabine (Juniperus sabina) est inscrite à l’annexe II du Règlement cosmétique européen (liste des substance interdites).<br />La plupart des HE doivent être utilisées avec précaution ou à déconseiller, voire à éviter chez les jeunes enfants avant 3 ans, chez les femmes enceintes ou allaitantes et même selon l'état de santé.
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|VM_Définition=Les huiles essentielles (HE), mélanges de terpènes (mono-, di- ou sesqui-) et de dérivés terpéniques oxygénés (alcool, aldéhyde, cétone, acide, ester) sont très répandues dans le domaine cosmétique. Elles l'ont toujours été pour leur pouvoir parfumant (ylang-ylang) ou antiseptique (thym) et le sont de plus en plus du fait de leur caractère naturel, de leur label biologique et des propriétés spécifiques revendiquées, par exemple : [[Adoucissant|adoucissante]] (matricaire), rafraichissante (lavande), purifiante (fragon), raffermissante (pamplemousse), anti-âge (rose), régulatrice du cuir chevelu gras (sauge).<br />Pratiquement toutes les formes cosmétiques dans lesquelles elles sont incorporées sont concernées : en premier lieu les produits parfumants proprement dits, mais aussi les savons, les gels douche, les bains moussants, les dentifrices, les lotions après-rasage, les crèmes ... Ces substances étant très lipophiles, elles franchissent aisément la barrière cutanée en dissolvant les lipides épidermiques intercellulaires avec une grande biodisponibilité pour le système nerveux (le cuir chevelu riche en follicules pileux constitue une voie de pénétration de choix). En outre, elles favorisent la pénétration cutanée des substances avec lesquelles elles sont associées dans une préparation. Leur concentration ne doit pas, sauf exception, être supérieure à 1 % dans les produits pour le visage et à 2 % dans les produits pour le corps.<br />L'origine végétale et naturelle des huiles essentielles les fait souvent considérer à tort comme dépourvues de toxicité ; or celle-ci peut être parfois importante (par exemple thuya, eucalyptus, sauge, camphrier...) et varier fortement selon l'origine, la nature, la dose, le véhicule...<br />Les toxicités suivantes ont été montrées : pouvoir irritant (girofle), pouvoir sensibilisant (citronnelle), potentiel allergisant (cannelle), phototoxicité (citrus), neurotoxicité (armoise), cancérogénicité (laurier)...<br />En conséquence, les huiles essentielles sont très règlementées quant à leur incorporation dans un produit cosmétique : ainsi l’huile essentielle de sabine (Juniperus sabina) est inscrite à l’annexe II du Règlement cosmétique européen (liste des substance interdites).<br />La plupart des HE doivent être utilisées avec précaution ou à déconseiller, voire à éviter chez les jeunes enfants avant 3 ans, chez les femmes enceintes ou allaitantes et même selon l'état de santé.
 
|VM_Commentaires=De nombreux produits dits « frontières » telles les  les huiles de massage, qui donc n’entrent pas dans le domaine cosmétique, renferment parfois des HE ([[Achillée|Achillée]] millefeuille). Elles peuvent, par leur utilisation prolongée et sur une grande surface corporelle, entraîner des accidents graves car elles ne sont pas soumises au Règlement cosmétique européen.
 
|VM_Commentaires=De nombreux produits dits « frontières » telles les  les huiles de massage, qui donc n’entrent pas dans le domaine cosmétique, renferment parfois des HE ([[Achillée|Achillée]] millefeuille). Elles peuvent, par leur utilisation prolongée et sur une grande surface corporelle, entraîner des accidents graves car elles ne sont pas soumises au Règlement cosmétique européen.
 
|VM_Légende_illustration=Huile essentielle.
 
|VM_Légende_illustration=Huile essentielle.

Version du 17 novembre 2022 à 03:16


Pharmacognosie



Anglais : essential oil
Espagnol : aceite esencial
Allemand : ätherisches Öl
Étymologie : latin ŏlĕum huile d’olive, huile et essentĭālis qui a trait à l’essence
n. f. Nom générique désignant des produits odorants d’origine végétale, généralement de composition complexe, obtenus soit par entraînement à la vapeur d’eau, soit par un procédé mécanique (expression à froid dans le cas de l’épicarpe de fruits de Citrus), soit par distillation sèche ; d’autres procédés tels que l’extraction par solvant, par gaz sous pression ou l’enfleurage ne sont pas admis par la Pharmacopée européenne. Présentes dans de nombreuses plantes appartenant notamment à quelques familles (par exemple Apiaceae, Asteraceae, Lamiaceae, Myrtaceae, Rutaceae), elles sont localisées dans des organes spécifiques (poils et canaux sécréteurs, poches sécrétrices). Liquides volatils à température ambiante, volatiles (différence avec les huiles fixes), elles sont constituées de nombreux composés appartenant majoritairement à deux groupes biogénétiquement bien distincts, terpènes (monoterpènes et sesquiterpènes) et composés aromatiques dérivés du phénylpropane. Pour une espèce donnée, la composition chimique de l’huile essentielle est variable (partie de la plante considérée, existence de chimiotypes, influence du cycle végétatif, du procédé d’obtention, de facteurs environnementaux...). Par définition, toujours très concentrées en substances actives, les huiles essentielles possèdent des activités pharmacologiques diverses, dont des propriétés antiseptiques (par exemple cannelle, eucalyptus, girofle, lavande, sarriette, thym), spasmolytiques et sédatives (par exemple angélique, basilic, camomille, girofle, mélisse, menthe, thym) ; souvent irritantes, elles peuvent être toxiques (par voies externe et surtout interne), en particulier chez l’enfant, et sont donc à utiliser en thérapeutique avec prudence. (Cf aromathérapie).

Huiles essentielles inscrites à la Pharmacopée Européenne (monographie 04/2022, 2098).

Les huiles essentielles peuvent être utilisées telles quelles ou après des traitements ultérieurs visant à l'élimination de certains constituants (carbures terpéniques en particulier) irritants et/ou malodorants (huile essentielle rectifiée, déterpénée).
Utilisation principale des huiles essentielles en parfumerie, dans les produits d’hygiène, mais également en pharmacie et dans les industries agro-alimentaires comme aromatisants.
Bien qu’encore utilisé, le terme ancien « essence » a été remplacé dans les documents administratifs ou scientifiques par « huile essentielle ». Toutefois pour les produits obtenus par expression à froid à partir du zeste frais d’un agrume, le terme technique est « essence ». (par exemple, « essence de citron » obtenue par expression à froid du zeste frais de citron, par opposition à « huile essentielle de citron » obtenue par distillation à la vapeur d’eau du zeste sec de ce fruit). De façon impropre, on désigne encore par « essence » des produits odorants n’existant pas à l’état naturel dans la plante, mais qui sont formés par une dégradation enzymatique d’un substrat à la suite d’une altération du tissu le contenant (par exemple, « essence de moutarde »). En langue anglaise, le terme simplifié mais ambigu « 
oil » est souvent utilisé à la place de « essential oil » (par exemple, lavender oil, au lieu de lavender essential oil).



Cosmétologie



Les huiles essentielles (HE), mélanges de terpènes (mono-, di- ou sesqui-) et de dérivés terpéniques oxygénés (alcool, aldéhyde, cétone, acide, ester) sont très répandues dans le domaine cosmétique. Elles l'ont toujours été pour leur pouvoir parfumant (ylang-ylang) ou antiseptique (thym) et le sont de plus en plus du fait de leur caractère naturel, de leur label biologique et des propriétés spécifiques revendiquées, par exemple : adoucissante (matricaire), rafraichissante (lavande), purifiante (fragon), raffermissante (pamplemousse), anti-âge (rose), régulatrice du cuir chevelu gras (sauge).
Pratiquement toutes les formes cosmétiques dans lesquelles elles sont incorporées sont concernées : en premier lieu les produits parfumants proprement dits, mais aussi les savons, les gels douche, les bains moussants, les dentifrices, les lotions après-rasage, les crèmes ... Ces substances étant très lipophiles, elles franchissent aisément la barrière cutanée en dissolvant les lipides épidermiques intercellulaires avec une grande biodisponibilité pour le système nerveux (le cuir chevelu riche en follicules pileux constitue une voie de pénétration de choix). En outre, elles favorisent la pénétration cutanée des substances avec lesquelles elles sont associées dans une préparation. Leur concentration ne doit pas, sauf exception, être supérieure à 1 % dans les produits pour le visage et à 2 % dans les produits pour le corps.
L'origine végétale et naturelle des huiles essentielles les fait souvent considérer à tort comme dépourvues de toxicité ; or celle-ci peut être parfois importante (par exemple thuya, eucalyptus, sauge, camphrier...) et varier fortement selon l'origine, la nature, la dose, le véhicule...
Les toxicités suivantes ont été montrées : pouvoir irritant (girofle), pouvoir sensibilisant (citronnelle), potentiel allergisant (cannelle), phototoxicité (citrus), neurotoxicité (armoise), cancérogénicité (laurier)...
En conséquence, les huiles essentielles sont très règlementées quant à leur incorporation dans un produit cosmétique : ainsi l’huile essentielle de sabine (Juniperus sabina) est inscrite à l’annexe II du Règlement cosmétique européen (liste des substance interdites).
La plupart des HE doivent être utilisées avec précaution ou à déconseiller, voire à éviter chez les jeunes enfants avant 3 ans, chez les femmes enceintes ou allaitantes et même selon l'état de santé.

De nombreux produits dits « frontières » telles les les huiles de massage, qui donc n’entrent pas dans le domaine cosmétique, renferment parfois des HE (Achillée millefeuille). Elles peuvent, par leur utilisation prolongée et sur une grande surface corporelle, entraîner des accidents graves car elles ne sont pas soumises au Règlement cosmétique européen.