A - B - C - D - E - F - G - H - I - J - K - L - M - N - O - P - Q - R - S - T - U - V - W - X - Y - Z - Autres

Groupe 4:Thé

De acadpharm
Sauter à la navigation Sauter à la recherche


Pharmacognosie



Anglais : tea
Espagnol :
Étymologie : minnan 荼 thé (en Chine et vers la fin de la dynastie Zhou environ 700 ou 650 av. J.-C., le terme correspondra à l’idéogramme 茶 chá, simple réduction, une barre en moins, du caractère 荼 ) , malais tēh thé, néerlandais thee thé
n. m. Nom désignant à la fois les feuilles jeunes du théier (Camellia sinensis [L.] O. Kuntze, Theaceae, synonyme C. thea Link ou Thea sinensis L.) et les boissons, parmi les plus consommées dans le monde, qu’elles servent à préparer. Composition chimique complexe et variable selon le traitement subi après la récolte ; les principaux constituants sont des composés polyphénoliques ou leurs produits de transformation et la caféine (autrefois à tort dénommée « théine » dans le thé) ; effets stimulants du SNC et diurétiques.

Au sens large, « thé » est utilisé dans certaines régions francophones (au même titre que « tea », en anglais) pour désigner une tisane quelle que soit la plante utilisée pour la confectionner ; se retrouve aussi dans le nom de diverses plantes (par exemple arbre à thé, Melaleuca alternifolia ; thé de Java synonyme Orthosiphon ; thé des Abyssins synonyme khat ; thé rouge = thé rooibos, Aspalathus linearis (Burm. f.) R. Dahlgren, Fabaceae).

Thé vert

Anglais : green tea
Espagnol : té verde
Constitué par les feuilles jeunes, de couleur vert grisâtre, non fermentées, stabilisées par la chaleur sèche ou la vapeur d’eau pour prévenir toute dégradation enzymatique, puis roulées et séchées. Composition chimique dominée par la présence de nombreux composés polyphénoliques, en particulier des flavanols (synonyme catéchines) libres et surtout estérifiés (par exemple gallate de (-)-épigallocatéchol [abrév EGCG], gallate de (-)-épicatéchol [abrév ECG]), mais aussi des acides-phénols, des flavonoïdes et des oligomères proanthocyanidoliques ; présence de bases puriques (2 à 4 % de caféine et théophylline en plus faible quantité) ; également présence d’un acide aminé non protéinogène, la L-théanine (gammaglutamyléthylamide) et de composés à structure benzotropolonique polyphénolique provenant de l’oxydation des flavanols, les théaflavines (en plus grande quantité dans le thé noir). Dues essentiellement aux composés flavaniques et aux théaflavines, propriétés antioxydantes et de piégeage de radicaux libres en relation avec un effet antimutagène in vitro, s’opposant à la cancérisation expérimentale de différents organes animaux. La théanine, obtenue par synthèse ou par extraction à partir des feuilles de thé vert, manifeste des propriétés nootropes (amélioration des performances cognitives, protection des neurones vis-à-vis d’agents neurotoxiques, diminution de l’anxiété et du stress).

Inscrit à la Pharmacopée Européenne (monographie 04/2018, 2668).

En tant que boisson, consommation du thé vert surtout dans les pays asiatiques, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient. Nombreux effets bénéfiques décrits (prévention des maladies cardiovasculaires et des cancers, perte de poids…), sans preuve réelle d’efficacité. Hépatotoxicité signalée surtout pour des extraits concentrés ou la poudre, se manifestant par des atteintes hépatiques majoritairement cytolytiques vraisemblablement dues aux catéchines dont l’absorption est augmentée en cas de prise du thé vert à jeun (régimes restrictifs lors de cures d’amaigrissement). Emploi traditionnel en phytothérapie pour le soulagement de la fatigue et de la sensation de faiblesse ; large emploi dans des compléments alimentaires, proposés en particulier dans des régimes à visée amaigrissante.
Un extrait aqueux concentré en catéchines (sinécatéchines) a été récemment approuvé aux États-Unis et dans l’Union européenne sous forme de pommade, en traitement local des verrues génitales et périanales externes (condylomes acuminés) ; cf sinécatéchine.
En cosmétologie, le thé est employé en parfumerie, notamment dans les compositions fraîches et légères et, du fait de sa richesse en caféine, comme substance amincissante dans des produits cosmétiques.


Thé noir

Anglais : black tea
Espagnol : té negro
Constitué par les feuilles jeunes, fermentées en atmosphère humide, soumises à une dessiccation rapide à chaud, puis séchées, se présentant en fragments roulés et cassants de couleur très foncée. Par rapport au thé vert, composition chimique se distinguant principalement par le développement de l’arôme (formation de produits volatils) et par l’oxydation enzymatique des composés polyphénoliques initiaux avec formation de benzotropolones (théaflavine libre et estérifiée…) et de leurs dérivés d’oxydation et de polymérisation (théarubigines…) ; teneur en caféine non modifiée. Le thé noir (boisson) est surtout consommé dans les pays occidentaux ; il représente environ 80 % du marché mondial.

Emploi traditionnel du thé noir en phytothérapie : par voie orale, dans le traitement symptomatique des diarrhées légères, dans les asthénies fonctionnelles, comme adjuvant des régimes amaigrissants et pour favoriser l’élimination rénale d’eau ; par voie locale, comme adjuvant des régimes amaigrissants et en traitement adoucissant et antiprurigineux des affections dermatologiques (crevasses, écorchures, gerçures, piqûres d’insectes).