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Dernière modification de cette page le 04 novembre 2021


Pharmacognosie



Étymologie : arabe نارنج narandj, emprunté au persan نارنگ nârang, du sanskrit नारङ्ग nāraṅga oranger
n. m. Nom désignant des arbres ou arbustes sempervirents, les orangers amers et les orangers doux, appartenant au genre Citrus, de la famille des Rutaceae, dont les fruits sont des baies cortiquées (agrumes ou hespérides) ; les orangers sont considérés par certains comme appartenant à deux sous-espèces ou variétés d’une même espèce, mais constituent selon d’autres deux espèces distinctes.

Oranger amer
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Oranger.

Synonyme(s) : bigaradier
Anglais : bitter orange tree
Espagnol : naranjo amargo
Petit arbre (Citrus × aurantium L., = C. aurantium L. ssp. amara Engl., = C. aurantium L. ssp aurantium) ; à l’origine, hybride entre le pamplemoussier C. maxima (Burm.) Merr. et le mandarinier C. reticulata Blanco ; il est cultivé principalement dans le bassin méditerranéen, son fruit est la bigarade ou orange amère. Feuille et fleur renferment une huile essentielle et des flavonoïdes ; propriétés modestement sédatives. Dans l’ « écorce » du fruit, outre une huile essentielle, présence de flavonoïdes (citroflavonoïdes) représentés notamment par des hétérosides de flavanones (hespéridoside, naringoside…) et des flavones polyméthoxylées (nobilétine…), des furocoumarines (psoralène…) et des phénéthylamines (synéphrine…) plus abondantes dans le fruit immature.

Inscrit à la Pharmacopée Européenne, monographies 08/2019, 1810 corrigé 10.0 (fleur d’) et 01/2008, 1175 (huile essentielle de fleur, appelée également huile essentielle de néroli) ainsi que l’orange amère, monographies 08/2019, 1603 corrigé 10.0 (épicarpe et mésocarpe) et 01/2008, 1604 (teinture d’épicarpe et de mésocarpe).

Feuille et fleur sont traditionnellement utilisées dans le traitement symptomatique des états neurotoniques des adultes et des enfants, notamment en cas de troubles mineurs du sommeil. Par entraînement à la vapeur d’eau des fleurs fraîches, obtention de l’huile essentielle « de néroli » et de l’eau distillée de fleurs d’oranger.
Par distillation des feuilles, ramilles et petits fruits encore verts, obtention de l’huile essentielle de « petit grain bigaradier », habituellement désignée par huile essentielle de petit grain bigarade, dont les principaux constituants sont le linalol et surtout l’acétate de linalyle ; propriétés sédatives, antispasmodiques, anxiolytiques ; emplois en aromathérapie contre le stress, les troubles du sommeil, la nervosité excessive ; l’absence d’effets indésirables connus permet de l’utiliser à partir de 3 mois par voie olfactive (diffusion et inhalation) et après 6 ans par voie orale. L’huile essentielle de petit grain bigarade ne doit pas être confondue avec les huiles essentielles de « petit grain » provenant d’autres
Citrus (mandarine, citron, bergamote…).
Le péricarpe frais d’orange amer (orange bigarade) fournit par expression sans chauffage l’huile essentielle (souvent nommée « essence ») d’orange amère.
Des extraits du fruit vert ont été fréquemment incorporés dans des compléments alimentaires à visée amaigrissante, en raison de la présence en quantité variable, parfois élevée, de synéphrine (=
p-synéphrine), sous sa forme énantiomérique R-(−), sympathomimétique structuralement apparenté à l’éphédrine, souvent associée dans ces produits à d’autres substances (caféine…). La survenue d’effets indésirables cardiovasculaires et neurologiques parfois graves, ainsi que d'atteintes hépatiques, est à l’origine de l’interdiction en France (avril 2012) de l’importation, la préparation, la prescription et la délivrance de préparations magistrales, officinales et hospitalières, y compris les préparations homéopathiques, composées de ce fruit ; l’interdiction porte également sur la prescription, la délivrance et l’administration à l’Homme du fruit vert. L’imputabilité supposée de ces effets indésirables à la synéphrine fait l’objet de controverses. Quoi qu’il en soit, l’Anses en 2014 a fixé à 20 mg/jour la dose de synéphrine à ne pas dépasser ; de plus, elle a recommandé de ne pas associer la consommation de compléments alimentaires qui en contiennent à celle de caféine et elle a mis en garde les populations à risque accru (enfants, femmes enceintes ou allaitantes, sujets hypertendus, etc.) contre l’utilisation de ces produits.
En cosmétologie, les huiles essentielles issues de l’oranger amer sont employées comme matières premières aromatiques en parfumerie et comme substances parfurmantes dans ls produits cosmétiques.



Oranger doux

Anglais : orange tree
Espagnol : naranjo dulce
Petit arbre (C. sinensis [L.] Osbeck, = C. aurantium L. var. dulcis) dont la culture, pour son fruit alimentaire, a une importance économique considérable (États-Unis, pays méditerranéens, Chine…).

Feuille et fleur traditionnellement utilisées dans la même indication que celle de l’oranger amer. Le zeste du fruit (très riche en citroflavonoïdes dont il constitue une matière première industrielle) est traditionnellement utilisé dans le traitement symptomatique des troubles fonctionnels de la fragilité capillaire cutanée (ecchymoses, pétéchies…). Le zeste frais fournit par expression sans chauffage l’huile essentielle d’orange douce (souvent désignée par le terme technique « essence » en raison de son mode d’obtention par expression à froid et non par entraînement à la vapeur d’eau), inscrite à la Pharmacopée européenne (monographie 04/2022, 1811). Elle est constituée principalement (entre 49 et 94 % selon la provenance) de (+)-R-limonène, accompagné de petites quantités d’alcools et de cétones monoterpéniques (linalol, carvone…) ; utilisation en aromathérapie par voie orale comme anxiolytique et sédatif ; empoi également par diffusion pour parfumer l’air ambiant (effet « bonne humeur ») et l’assainir.