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Porphyrie

De acadpharm
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Dernière modification de cette page le 13 janvier 2016
Anglais : porphyria
Espagnol : porfiria
Étymologie : grec πορφύρα porphúra pourpre
n. f. Terme générique désignant la famille de pathologies acquises ou héréditaires par déficit partiel d'une enzyme catalysant l'une des huit étapes de la porphyrinosynthèse hépatique ou médullaire. Elles peuvent être hépatiques ou érythropoïétiques, marquées par une symptomatologie neurologique, viscérale ou cutanée avec manifestations aiguës ou chroniques. Il y a le plus souvent forte élimination urinaire des dérivés porphyriques qui se colorent à la lumière en rouge-porto.


Porphyrie érythropoïétique

Anglais : erythropoietic porphyria
Espagnol : porfiria eritropoietica
Sont à distinguer :
1- la porphyrie érythropoïétique congénitale, maladie génétique par l'une des 35 mutations du gène UROS (chr 10q25.2-q26.3) transmise sur le mode autosomique récessif invalidant la formation de l'uroporphyrinogène III synthase. Elle peut apparaître dès la naissance en étant marquée par des crises hémolytiques graves, une épidermolyse bulleuse majeure lors d'exposition à la lumière solaire, avec polynévrite et troubles psychiques. Elle est déclenchée par l'ingestion de médicaments activateurs d'isoformes du cytochrome P450, d'alcool, une infection ou un stress.
2- la protoporphyrie érythropoïétique, maladie génétique due à l'une des 115 mutations du gène FECH (chr 18q21.3) transmise sur le mode autosomique dominant provoquant le déficit en ferrochélatase. L'accumulation cutanée et hépatique de porphyrines provoque dès le plus jeune âge une photosensibilité à la lumière évoluant parfois vers un eczéma et une lithiase biliaire chronique pouvant se compliquer d'une cirrhose.
3- l'anémie sidéroblastique liée à l'X, maladie génétique, par mutation du gène ALAS1 (chr 3p21.1), transmise sur le mode autosomique lié à l'X avec déficience en activité ALA-synthase. Elle est marquée par une anémie hémolytique, un hypersplénisme et une faiblesse musculaire.


Porphyrie hépatique

Anglais : hepatic porphyria
Espagnol : porfiria hepatica
Sont à distinguer :
1- la porphyrie hépatique aiguë intermittente, porphyrie sévère par l'une des 300 mutations du gène HMBS (chr 11q23.3) codant la porphobilinogène désaminase avec accumulation de 5‑aminolévulinate, neurotoxique. Provoquée par l'ingestion de médicaments activateurs d'isoformes du cytochrome P450, de boissons alcoolisées ou le stress. Elle est marquée par des troubles neurologiques avec douleurs abdominales intenses et troubles psychiques.
2- la porphyrie hépatique aiguë variegata, par l'une des 130 mutations du gène PPOX (chr 1q22), transmise sur le mode autosomique dominant, provoquant le déficit en protoporphyrinogène‑oxydase (PPOX). La maladie qui affecte majoritairement les femmes, après la puberté, est marquée par des crises avec très vives douleurs abdominales, plus rarement des troubles neurologiques et psychiques. Des photodermatoses bulleuses des espaces cutanés exposés au soleil évoluant en cicatrices souvent hyperpigmentées peuvent y être associées ou n'en être que la seule présentation clinique. Elles sont le plus souvent déclenchées par l'ingestion de composés, notamment médicamenteux activateurs d'isoformes du cytochrome P450 ou le stress avec réactions cutanées de photosensibilité. L'atteinte hépatique est facteur de risque de carcinome hépatocellulaire.
3- la porphyrie hépatique aiguë par déficit en ALA-déshydratase, porphyrie exceptionnelle par mutations du gène ALAD (chr 9q34), transmise sur le mode autosomique récessif, induisant le déficit en δ‑aminolévulinate‑déshydratase (ALA-D). Elle se révèle, chez l'enfant, par des crises neuro-viscérales avec douleurs abdominales très intenses, troubles neurologiques et troubles psychiques sans signes cutanés. Une paralysie motrice ou des crises récidivantes et invalidantes, parfois fatales sont décrites.
4- la coproporphyrie héréditaire, porphyrie hépatique aiguë par l'une des 45 mutations du gène CPOX (chr 3q12), transmise sur le mode autosomique dominant, induisant un déficit en coproporphyrinogène‑oxydase (CPO) avec accumulation hépatique de porphyrine et ses précurseurs. Les crises sont le plus souvent déclenchées par l'ingestion de composés, notamment de médicaments activateurs d'isoformes du cytochrome P450 ou le stress. Elles se manifestent plutôt chez la femme, après la puberté, par des atteintes du système nerveux central avec hallucinations, confusion mentale et du système nerveux périphérique avec myalgies irradiantes, paralysie flasque ascendante et paralysie respiratoire, des troubles psychiques avec irritabilité et anxiété, des atteintes viscérales avec douleurs abdominales et plus rarement des lésions cutanées bulleuses par photosensibilité.