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Dernière modification de cette page le 13 janvier 2016
Procarbazine.

Anglais : procarbazine
Espagnol : procarbazina
n. f. (DCI). Précurseur pharmacologique (prodrogue) dont les étapes d'activation ne sont pas complètement élucidées. Une première étape est l'oxydation du groupe hydrazine qui conduit à la formation d'une liaison azo. Cette étape peut avoir lieu, sous forme enzymatique, par réaction avec le système du cytochrome P450 dans le foie et les reins, mais également spontanément, en présence d'oxygène moléculaire, avec formation d'eau oxygénée. Une autre voie de métabolisation donne des dérivés méthylazoxy et benzylazoxy dotés d'une haute activité cytotoxique ainsi que la formation soit d'un ion benzyldiazonium, soit d'un groupe méthyle ou 4-N-isopropyl-carbamoyl-benzyle (dérivés également actifs). En outre, on suppose que la liaison méthylazoxy conduit à la libération d'un dérivé de type diazométhane qui possède un pouvoir fortement méthylant. Des études ont postulé que la procarbazine est capable, de cette manière, d'empêcher la transméthylation des groupes méthyle de la méthionine dans l'ARNt. Les anomalies ainsi obtenues dans l'ARNt provoquent l'arrêt de la synthèse des protéines. De plus, la procarbazine peut directement endommager l'ADN par la liaison covalente d'un ou de plusieurs métabolites actifs. Ainsi, la procarbazine provoque des lésions simple-brin de l'ADN et inhibe la transcription et la traduction. Toutefois, on ignore encore s'il s'agit d'effets secondaires ou non. La procarbazine activée peut provoquer des lésions chromosomiques, comme des translocations, et des cassures chromatidiennes. Ces effets sont considérés comme étant responsables des effets mutagènes et carcinogènes de la procarbazine.

Inscrite sur la liste des Médicaments essentiels de l'OMS.

Utilisée, en association avec d'autres agents anticancéreux, notamment dans le traitement de la maladie de Hodgkin, avec le protocole MOPP (méchloréthamine, vincristine, prednisone et procarbazine) et plus récemment avec le protocole BEACOPP (cyclophosphamide, doxorubicine, étoposide, procarbazine, prednisone, bléomycine et vincristine), ainsi que dans le traitement de tumeurs cérébrales, avec le protocole PCV (procarbazine, lomustine et vincristine). Ces protocoles sont la cause de toxicité hématologique, de nausées et vomissements, d'alopécie.