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Récepteur

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Anglais : receptor
Espagnol : receptor
Étymologie : latin rĕceptǒr celui qui a repris, recéleur
n. m. Qui reçoit un signal,une information, un courant, une action mécanique.
En biologie, le terme désigne un organe, tissu, cellule ou structure protéique cellulaire qui reconnait spécifiquement un signal et transmet un message à l’origine d’une réponse physiologique, pathologique ou pharmacologique.

Le concept a été introduit en biologie, à la même époque (début du XXème siècle) par P. Ehrlich (médecin allemand 1854-1915) à propos de l’interaction entre antigène et anticorps et par J.N. Langley (neurophysiologiste anglais, 1852-1925) à propos de la transmission entre nerf et muscle. Cette double filiation rend compte de la diversité de sens à donner à ce concept, ultérieurement élargi à d’autres domaines de la biologie, par exemple en relation avec l’endocytose ou encore avec des fonctions sensorielles, mais en plaçant toujours le récepteur comme point de départ d’une voie de signalisation.



Pharmacologie - Physiologie



Protéine ou ensemble de protéines cellulaires qui perçoit un signal spécifique, induisant une réponse cellulaire par la mise en œuvre d’une voie de signalisation. Le signal peut être physique (par exemple des photons, dans la rétine ou la pression dans le sinus carotidien) ou chimique, porté par une molécule appelée "ligand", en général de petite taille (mais pas toujours), soit endogène (par exemple une hormone ou un neuromédiateur) soit exogène (agent pharmacologique ou xénobiotique). Le ligand, agoniste ou antagoniste, contracte avec le récepteur une liaison dite spécifique, caractérisée par sa spécificité structurale et stérique, sa saturabilité et, en général, sa forte affinité. Le signal physique reçu ou la liaison de l'agoniste induisent une modification de conformation et donc de fonction du récepteur (qui est dit activé ou sous forme active), déclenchant la mise en œuvre d’une ou plusieurs voies de signalisation et la réponse de la cellule. Sur un même récepteur, un antagoniste s’oppose à l’effet d’un agoniste, soit de façon compétitive, en occupant son site de liaison sans produire d’effet (Cf antagoniste neutre ), ou en produisant un effet moindre (Cf agoniste partiel), soit de façon non compétitive, en se liant à un autre site et empêchant le couplage entre la liaison de l’agoniste et l’effet.
Il existe différents types de récepteurs suivant leur localisation et leur fonction :
1- les récepteurs transmembranaires, enchâssés dans les membranes cellulaires (membranes plasmiques, réticulum endoplasmique, mitochondries); ce sont soit des récepteurs ionotropes, qui régulent l’ouverture d’un canal ionique (par exemple, le canal Cl- composé de plusieurs sous-unités portant le récepteur du GABA A et le récepteur des benzodiazépines), soit des récepteurs métabotropes, qui activent une ou plusieurs enzyme(s) à l’origine de cascades de réactions transmettant les signaux dans la cellule. Dans ce dernier cas, la transmission du signal peut se faire au sein de la même protéine comprenant le site récepteur et l’enzyme (par exemple, récepteurs tyrosine kinase, activés par des facteurs de croissance et des cytokines) ou par l’intermédiaire d’autres protéines avec lesquelles interagit le récepteur sous une conformation liée à l’agoniste ;
2- les récepteurs intracellulaires, cytoplasmiques ou nucléaires, facteurs de transcription qui régulent l’expression des gènes (par exemple récepteurs des hormones stéroïdes, de la vitamine D, acides rétinoïques ou récepteurs PPARs (peroxisome proliferator activated receptors).

Certains récepteurs sont constitutivement activés, en l'absence de tout ligand. La liaison spécifique d'un ligand peut alors augmenter, diminuer ou être sans effet sur l'activité du récepteur, ce qui se traduit respectivement par un effet agoniste, agoniste inverse ou antagoniste.

Récepteur couplé aux protéines G (Gpcr)

Anglais : G Protein Coupled Receptor
Espagnol : Receptor acoplado a proteínas G
Famille de protéines à 7 hélices transmembranaires, qui comportent un site récepteur extracellulaire et des sites d’interaction avec une ou plusieurs protéines G (liant le GTP) hétéromériques membranaires et avec d’autres protéines intervenant dans la transmission du signal. Cette famille comprend de très nombreux récepteurs de neuromédiateurs et d'hormones (plus de 300 gènes identifiés) qui sont la cible de très nombreux agents pharmacologiques (plus de 3.000 ligands, dont plus de 400 peptides endogènes et plus de 2.000 ligands synthétiques). Sous une conformation activée par la liaison avec l’agoniste, le récepteur interagit : 1- avec une ou plusieurs protéines G, qui activent, à leur tour, une enzyme (par exemple l’adénylcyclase ou la phospholipase C) produisant un ou plusieurs seconds messagers intracellulaires (par exemple AMP cyclique ou inositol trisphosphate et diacyl glycérol) ; 2- avec d’autres protéines comme l’arrestine, commandant la désensibilisation du récepteur, son internalisation dans la cellule et sa dégradation ou son recyclage et l’activation d’autres voies de signalisation. Cf arrestine.

Certains agonistes dits biaisés peuvent activer sélectivement l’une ou l’autre de ces voies, dissociant ainsi différentes réponses cellulaires à la stimulation du récepteur, par exemple la production d’inositol phosphate et l’internalisation du récepteur dans le cas d’un récepteur lié à la phospholipase C. Cette propriété fait l’objet de recherches visant à éliminer certains effets indésirables, comme la dépression respiratoire, sans diminuer l’effet analgésique dans le cas des opiacés. Elle s’est avérée utile dans l’interprétation d’altérations pathologiques du fonctionnement de certains récepteurs (par exemple, les récepteurs β-adrénergiques cardiaques dans l’insuffisance cardiaque ou les récepteurs histaminiques H1 dans certains désordres psychiatriques et neurodégénératifs).


Récepteur de type Toll (RTL)

Anglais : Toll-like receptor (TLR)
Espagnol : receptor tipo Toll
Allemand : Toll-like-Rezeptor
Étymologie : de l’allemand Toll, impressionnant, fantastique, super
Les récepteurs de type Toll (RTL) jouent un rôle crucial dans le système immunitaire inné en reconnaissant les motifs moléculaires associés aux agents pathogènes dérivés de divers microbes. Ce sont des capteurs présents à la surface des cellules, contrairement aux molécules de type NOD (nucleotide oligomerization domain) qui sont présentes dans le cytoplasme. Ils constituent le système de la première ligne de défense contre les microbes en lien avec le système immunitaire adaptatif, conduisant à l’activation des voies de signalisation qui déclenchent la transcription de gènes via les facteurs de transcription NF-κB (nuclear factor-kappa B et IRF (interferon regulatory factor), notamment

Chez l’Homme, il existe dix RTL fonctionnels (RTL1 – 10), qui détectent les motifs moléculaires associés aux pathogènes (PAMP, pathogen-associated molecular patterns).