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Groupe 9:Glyphosate : Différence entre versions

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|VM_Etymologie=terme constitué de deux des racines du nom complet : N-(phosphonométhyl)glycine (UICPA), suivi du suffixe –ate, sel issu d'un acide.
 
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|VM_Définition=Le glyphosate, ou sel d’isopropylamine de N-(phosphonométhylglycine), produit inventé en 1950 par le chimiste suisse Henri Martin, est un herbicide foliaire systémique à large spectre. Dérivé de la glycine (un des atomes d’hydrogène de la fonction amine est remplacé par un groupement méthylphosphonique), il constitue le composant actif du « Round up » dans lequel il est associé à un surfactant pour favoriser sa pénétration.<br />Absorbé par la plante, il agit comme un inhibiteur compétitif de la [[Shikimique (acide)|voie shikimique]], en se liant à l’enzyme énolpyruvylshikimate-3-phosphate synthase (EPSP), localisée principalement dans les chloroplastes, entraînant un déficit de synthèse de divers acides aminés  et, au delà, de  divers composants essentiels des végétaux (hormones, vitamines,...) aboutissant, à terme, à la mort de la plante par carence nutritionnelle. Son principal métabolite chez la plante est l’[[AMPA|acide aminométhylphosphonique (AMPA)]], lequel est également issu de la dégradation de nombre d’additifs anticalcaire et antiredéposition de détergents domestiques et industriels. Cet acide [[AMPA|AMPA]] est non mutagène, non tératogène.<br />La pénétration cutanée du glyphosate chez l'animal est limitée ; après pénétration orale, il s’élimine rapidement et pratiquement totalement ''via'' les matières fécales.
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|VM_Définition=Le glyphosate, ou sel d’isopropylamine de N-(phosphonométhylglycine), produit inventé en 1950 par le chimiste suisse Henri Martin, est un herbicide foliaire systémique à large spectre. Dérivé de la glycine (un des atomes d’hydrogène de la fonction amine est remplacé par un groupement méthylphosphonique), il constitue le composant actif du « Round up » dans lequel il est associé à un [[Surfactant|surfactant]] pour favoriser sa pénétration.<br />Absorbé par la plante, il agit comme un inhibiteur compétitif de la [[Shikimique (acide)|voie shikimique]], en se liant à l’enzyme énolpyruvylshikimate-3-phosphate synthase (EPSP) localisée principalement dans les chloroplastes ; cela se traduit par un déficit de synthèse de divers acides aminés  et, au delà, de  divers composants essentiels des végétaux (hormones, vitamines,...) aboutissant, à terme, à la mort de la plante par carence nutritionnelle. Son principal métabolite chez la plante est l’[[AMPA|acide aminométhylphosphonique (AMPA)]], lequel est également issu de la dégradation de nombre d’additifs anticalcaire et antiredéposition de détergents domestiques et industriels. Cet acide [[AMPA|AMPA]] est non mutagène, non tératogène.<br />La pénétration cutanée du glyphosate chez l'animal est limitée ; après pénétration orale, il s’élimine rapidement et pratiquement totalement ''via'' les matières fécales.
|VM_Commentaires=Alors que différentes agences ([[Autorité|AESA, Autorité européenne de sécurité des aliments]], [[Agence|ECHA, Agence européenne des produits chimiques]], [[Organisation|FAO, Food and Agriculture Organization of the United Nations]]'') ont classé le glyphosate comme non carcinogène chez l’homme, le [[Centre|Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC)]], l’a classé, en 2015,  comme agent cancérogène probable (groupe 2A). Toutefois, une méta-analyse réalisée par l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) n’a pas conclu à un effet CMR de sa part (carcinogène, mutagène, reprotoxique). Il en est de même de l’étude épidémiologique de cohorte prospective dite « ''Agricultural Health Study, AHS'' » de  2017, bien que cette étude ait souligné qu’il existerait un risque accru de [[Leucémie |leucémie aigüe myéloïde]] chez les personnes les plus exposées.<br />Plus récemment, divers travaux ont confirmé que le glyphosate présentait des risques pour les agriculteurs ; une méta analyse indépendante, qui inclut les données de l'AHS mais pas seulement, a conclu que les travailleurs plus exposés aux herbicides contenant du glyphosate  auraient un risque de développer un [[Lymphome |lymphome non hodkinien (LNH)]] ; une autre étude publiée en 2019 conclut également qu’il existe un risque plus important de développer un  [[Lymphome |lymphome diffus à grandes cellules B]], le plus courant des LNH, pour les agriculteurs qui utilisent du glyphosate, ceci indépendamment de la durée ou de l'intensité de l'exposition. Cette analyse, d'une ampleur inédite, exploite les informations obtenues sur trois cohortes d'agriculteurs en France, en Norvège et au Royaume-Uni, soit un total de 315 000 travailleurs.<br />En 2019, une étude a mis en exergue, chez le rat, des effets dits transgénérationnels se manifestant sur trois générations par de l’obésité, des effets néfastes vis-à-vis de la prostate, des reins, des ovaires, ainsi que des anomalies à la naissance et des altérations épigénétiques du sperme.
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Version du 19 décembre 2019 à 16:12

Erreur lors de la création de la miniature : Impossible d'enregistrer la vignette sur la destination
Glyphosate.

Anglais : glyphosate
Espagnol : glifosato
Allemand : Glyphosat
Étymologie : terme constitué de deux des racines du nom complet : N-(phosphonométhyl)glycine (UICPA), suivi du suffixe –ate, sel issu d'un acide.
n. m. Le glyphosate, ou sel d’isopropylamine de N-(phosphonométhylglycine), produit inventé en 1950 par le chimiste suisse Henri Martin, est un herbicide foliaire systémique à large spectre. Dérivé de la glycine (un des atomes d’hydrogène de la fonction amine est remplacé par un groupement méthylphosphonique), il constitue le composant actif du « Round up » dans lequel il est associé à un surfactant pour favoriser sa pénétration.
Absorbé par la plante, il agit comme un inhibiteur compétitif de la voie shikimique, en se liant à l’enzyme énolpyruvylshikimate-3-phosphate synthase (EPSP) localisée principalement dans les chloroplastes ; cela se traduit par un déficit de synthèse de divers acides aminés et, au delà, de divers composants essentiels des végétaux (hormones, vitamines,...) aboutissant, à terme, à la mort de la plante par carence nutritionnelle. Son principal métabolite chez la plante est l’acide aminométhylphosphonique (AMPA), lequel est également issu de la dégradation de nombre d’additifs anticalcaire et antiredéposition de détergents domestiques et industriels. Cet acide AMPA est non mutagène, non tératogène.
La pénétration cutanée du glyphosate chez l'animal est limitée ; après pénétration orale, il s’élimine rapidement et pratiquement totalement via les matières fécales.

Alors que différentes agences AESA (Autorité européenne de sécurité des aliments), EPA, (Environmental Protection Agency), FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations)) ont classé le glyphosate comme non carcinogène chez l’homme, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), l’a classé, en 2015, comme agent cancérogène probable (groupe 2A). Toutefois, une méta-analyse réalisée par l’ECHA (European Chemicals Agency) n’a pas conclu à un effet CMR de sa part (carcinogène, mutagène, reprotoxique). Il en est de même de l’étude épidémiologique de cohorte prospective dite « Agricultural Health Study, AHS » de 2017, bien que cette étude ait souligné qu’il existerait un risque accru de leucémie aigüe myéloïde chez les personnes les plus exposées.
Plus récemment, divers travaux ont confirmé que le glyphosate présentait des risques pour les agriculteurs ; une méta analyse indépendante, qui inclut les données de l'AHS mais pas seulement, a conclu que les travailleurs plus exposés aux herbicides contenant du glyphosate auraient un risque de développer un lymphome non hodkinien (LNH) ; une autre étude publiée en 2019 conclut également qu’il existe un risque plus important de développer un lymphome diffus à grandes cellules B, le plus courant des LNH, pour les agriculteurs qui utilisent du glyphosate, ceci indépendamment de la durée ou de l'intensité de l'exposition. Cette analyse, d'une ampleur inédite, exploite les informations obtenues sur trois cohortes d'agriculteurs en France, en Norvège et au Royaume-Uni, soit un total de 315 000 travailleurs.
En 2019, une étude a mis en exergue, chez le rat, des effets dits transgénérationnels se manifestant sur trois générations par de l’obésité, des effets néfastes vis-à-vis de la prostate, des reins, des ovaires, ainsi que des anomalies à la naissance et des altérations épigénétiques du sperme.