Hépatite

De Le dictionnaire
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Hémodialyseur n. m. Dispositif médical utilisé lors de lhémodialyse (« rein artificiel ») dans lequel la membrane est présentée sous forme de fibres capillaires, les échanges se faisant entre le sang circulant à lintérieur et le dialysat circulant à contre-sens à lextérieur de celles-ci.

Hémofiltration n. f. Méthode dépuration extrarénale faisant appel à un mécanisme dultrafiltration ou de convection correspondant à un transport actif de solutés et de solvant (leau) selon un gradient de pression hydrostatique exercé de chaque côté dune membrane semiperméable (avec une pression positive dans le compartiment sanguin et…

Hémoglobine (Hb) n. f. Chromoprotéine tétramérique constituée dun groupement prosthétique, lhème, noyau porphyrique renfermant un atome de fer, uni à une protéine, la globine, formée de 4 chaînes polypeptidiques identiques deux à deux (α2β2 pour lhémoglobine adulte HbA, α2γ2 pour lhémoglobine fœtale HbF). Chaque chaîne renferme une molécule dhème.…

Hémoglobinopathie n. f. Terme générique désignant des maladies héréditaires dues à une anomalie constitutionnelle affectant la fraction globinique de la molécule d’hémoglobine et compromettant le transport de l’oxygène dans l’organisme. 2- L’anomalie peut être quantitative. C’est le cas des thalassémies où l’insuffisance de synthèse d’une des chaînes de…

Hémoglobinurie n. f. Présence anormale dhémoglobine dans lurine, relevant le plus souvent dun processus hémolytique aigu, de causes diverses et pouvant se compliquer dune insuffisance rénale (syndrome hémolytique).

Hémogramme n. m. Résultat de létude quantitative et qualitative des éléments figurés du sang (nombre des hématies, des leucocytes et des plaquettes, quantité dhémoglobine, hématocrite, constantes érythrocytaires et formule leucocytaire).

Hémohistioblaste n. m. Grande cellule du système réticulo-endothélial, de 15 à 35 µm, à cytoplasme légèrement basophile, stade intermédiaire entre la cellule réticulaire et lhémocytoblaste ou lhistioblaste, observé en petit nombre dans les frottis de moelle osseuse.

Hémojuvéline n. f. Protéine membranaire exprimée principalement dans les hépatocytes, jouant un rôle de corécepteur des BMP (bone morphogenetic proteins). En association avec ces dernières, elle stimule la synthèse de lhepcidine qui contrôle, in fine, lentrée du fer et sa biodisponibilité plasmatique.Un déficit dhémojuvéline, à la suite dune…

Hémolyse n. f. Destruction des hématies.

Hémopathie n. f. Terme générique désignant toutes les maladies du sang et des organes hématopoïétiques (moelle osseuse, ganglions, rate).

Hémopexine n. f. Protéine plasmatique synthétisée par lhépatocyte. Se combine à lhème et, plus généralement, aux structures de type héminique pour former un complexe hémopexine-hème capté et dégradé par le foie.

Hémophile n. m. Qui est atteint d hémophilie.

Hémophilie n. f. Maladie héréditaire récessive liée au sexe (gènes portés par le chromosome X), transmise par les femmes et natteignant que les hommes. Altérant une des étapes de la cascade enzymatique de la coagulation sanguine, elle peut se manifester dès lenfance par des hémorragies internes ou externes…

Hémoprotéine n. f. Terme générique désignant une hétéroprotéine dont le groupe prosthétique est lhème. Les principales hémoprotéines sont lhémoglobine, la myoglobine, les cytochromes.

Hémorragie n. f. Écoulement du sang en quantité plus ou moins grande hors dune artère ou dune veine à la suite dun événement physiologique (exemple : hémorragie de la délivrance), de la rupture pathologique dun vaisseau (exemple : rupture danévrysme), dune blessure, une section accidentelle ou volontaire, un…

Hémorroïde n. f. Dilatation variqueuse des veines anorectales pouvant être externe (sous-cutanée) ou interne (sous-muqueuse) selon quelle se développe au-dessus ou en dessous du sphincter anal. Elle peut conduire à des hémorragies (flux hémorroïdal).

Hémosidérine n. f. Chromoprotéine porphyrinique dont les agrégats micellaires constituent une forme de dépôt et de réserve du fer au niveau de divers tissus et organes, en particulier dans les macrophages.

Hémostase 1- Arrêt spontané ou thérapeutique dune hémorragie ; 2- ensemble des phénomènes biologiques qui provoquent cet arrêt.Cf facteurs de coagulation

Hémostatique adj. et n. m. Se dit de tout procédé physique (garrot, pince...) ou pharmacologique utilisé pour arrêter un écoulement sanguin. On parle ainsi de médication hémostatique (exemples : crayons hémostatiques à base dalun, astringent ; eau oxygénée).

Hémovigilance

Hémozoïne n. f. Pigment malarique, produit de dégradation de lhème hémoglobinique par les formes intraérythrocytaires du Plasmodium. Dans le cytoplasme du parasite, il se présente sous forme de granules pigmentés de taille et dabondance variables selon lespèce. Dans ces granules, lhémozoïne est de la ferriprotoporphyrine IX provenant de…

Henné n. m. Arbuste devenant épineux en vieillissant (Lawsonia inermis L., Lythraceae) cultivé de l’Afrique du Nord au Moyen-Orient et à l’Inde ; présence dans la feuille de composés polyphénoliques et dhétérosides libérant par hydrolyse une naphtoquinone, la lawsone, à propriétés fongicides et tinctoriales, donnant une coloration rouge…

Henry (droite de) n. f. Procédé graphique permettant de mettre en évidence la normalité dune distribution.

Henry (loi de) Loi exprimant pour une température donnée, la proportionnalité entre la quantité maximale (la concentration maximale) de gaz dissous dans un liquide et la pression partielle de ce gaz.

Hepadnaviridae Famille de virus à ADN partiellement bicaténaire, à symétrie cubique, enveloppés, comprenant les genres Orthohépadnavirus (virus de lhépatite B ou HBV, virus de lhépatite de la marmotte, virus de lhépatite de lécureuil) et Avihepadnavirus (virus de lhépatite B du canard, virus de lhépatite B du…

Héparane n. m. Terme générique pour des polysaccharides formés par la répétition de résidus dacide D-iduronique sulfaté et de D-glucosamine N-acétylée et O-sulfatée, structure proche de celle de lhéparine, mais moins riche en groupes sulfate et plus riche en groupes N-acétyl. Chimiquement apparentés à lhéparine, les héparanes ne…

Héparine n. f. Substance naturelle à propriété anticoagulante, physiologiquement produite par les mastocytes des mammifères, constituée d’un mélange complexe de glycosaminoglycanes hétérogènes, linéaires, sulfatés, acides, de masses moléculaires variées et élevées (en moyenne environ 15 000 Da). Les chaînes d’héparines sont formées de trois oses (acide L-iduronique, acide…

Héparinoïde n. m. Terme désignant une classe d’antithrombotiques ; mélange complexe d’héparane sulfate, de dermatane sulfate et de chondroïtine sulfate (mais ne contenant pas de fragments d’héparine), à activité essentiellement anti-facteur Xa.

Héparinothérapie n. f. Emploi thérapeutique de lhéparine. Administrée par voie endoveineuse (perfusion de solution diluée) ou par voie sous-cutanée (injections rapprochées), lhéparine est destinée à provoquer lallongement du temps de coagulation sanguine, son action fugace résultant de son association avec lantithrombine III.

Hépascore n. m. Test biologique de diagnostic et dévaluation du degré de fibrose hépatique utilisé, en première intention, dans la surveillance de lhépatite C chronique. Fondé sur le calcul dun index associant quatre paramètres sanguins (acide hyaluronique, α2-macroglobuline, bilirubine totale et γ-glutamyltransférase ou GGT) avec ajustement en fonction…


Hépatocyte n. m. Cellule constitutive du parenchyme hépatique à fonctions exocrine et endocrine. Elle est composée dun pôle sinusoïdal en contact direct avec les capillaires sinusoïdes (séparé du compartiment sanguin par un endothélium) et dun pôle biliaire résultant de linvagination des membranes de 2 hépatocytes contigus et constituant…

Hépatomégalie n. f. Augmentation du volume du foie, avec souvent changement de sa consistance, palpable sous le rebord costal droit. Symptôme de plusieurs maladies parasitaires, (shistosomiase, leishmaniose), de cirrhoses alcooliques ou médicamenteuses, dhépatites, de stéatoses, dhématochromatoses, de cancer du foie ainsi que de certaines anémies hémolytiques et hémopathies…

Hépatonéphrite n. f. Maladie affectant simultanément les fonctions hépatiques et rénales, dorigine infectieuse (fièvre jaune, paludisme, leptospirose...) ou toxique (arsenic, plomb...).

Hépatopathie n. f. Terme générique désignant toute maladie du foie.

Hepcidine n. f. Hormone peptidique de 25 acides aminés, comportant quatre ponts disulfure intracaténaires. Synthétisée par lhépatocyte, elle régule labsorption et lhoméostasie du fer de lorganisme, en se liant, à la surface des entérocytes et des macrophages, à la ferroportine, ce qui conduit à linternalisation et à la…

HEPT

Heptaminol n. m. Aminoalcool acyclique.Inscrit à la Pharmacopée Européenne, monographie 01/2008, 1980 (chlorhydrate d).

Acide heptanoïque n. m. Composé possédant une fonction acide carboxylique reliée à une chaîne linéaire saturée de 6 atomes de carbone, CH-COOH

Herbacé adj. m. Qui a laspect, la nature (consistance molle) de lherbe ; on parle de plantes herbacées par opposition aux plantes ligneuses.

Herbe n. f. Tout végétal qui n’est pas un arbre, arbuste ou arbrisseau, et privé de bourgeons.

Herbicide adj. et n. m. Famille de pesticides ayant la propriété de tuer les végétaux ou dempêcher le développement de végétaux indésirables dits « mauvaises herbes ».

Herbier n. m. Collection de plantes séchées et pressées entre des feuilles de papier qui sert de support physique à différentes études sur les plantes, et principalement à la taxinomie et à la systématique. Le terme herbier (herbarium) désigne aussi létablissement ou linstitution qui assure la conservation dune…

Herboriste n. m. Praticien dune profession de santé anciennement régie par la loi du 21 germinal an XI, consistant à vendre au public des plantes ou parties de plantes médicinales, indigènes et dépourvues de toxicité, ainsi que certains mélanges. La délivrance du diplôme dherboriste a cessé depuis une…

Herboristerie n. f. Commerce en gros ou en détail des plantes médicinales. Désigne également une boutique tenue par un herboriste ou encore la partie dune officine de pharmacie consacrée aux plantes médicinales.

Hérédité n. f. Transmission des caractères dun être vivant à ses descendants.

Hernie n. f. Terme générique désignant la protrusion dune partie ou de la totalité dun viscère hors de sa cavité par un orifice naturel ou une brèche pathologique (exemples : hernie ombilicale, hernie inguinale). Beaucoup de hernies concernent lappareil digestif .

Héroïne n. f. Dérivé morphinique hémisynthétique obtenu par acétylation des fonctions phénolique et alcoolique de la morphine, principal alcaloïde issu du pavot à opium. Propriétés analgésiques, antitussives, dépressives du système nerveux central. Bien quelle ait été autrefois produite à des fins médicales, notamment comme analgésique, elle est actuellement…

Héroïque adj. Qui qualifie un acte exceptionnel, un fait remarquable, un personnage dramatique...

Herpès n. f. 1- Au sens propre, maladie infectieuse contagieuse urticante, chronique, récurrente et récidivante, caractérisée par de petites vésicules transparentes, souvent coalescentes, et due à un herpèsvirus (virus dermotrope et neurotrope) dont il existe deux types :2- Accompagné dun qualificatif, le nom dherpès a été donné également…

Herpesviridae Famille de virus à ADN bicaténaire linéaire de grande taille, capside à symétrie cubique composée de 162 capsomères et entourée dune enveloppe lipidique complexe contenant les glycoprotéines majeures, affectant des cellules eucaryotes. Trois sous-familles : Alphaherpesvirinae (exemples : genres Simplexvirus et Varicellovirus), Bêtaherpesvirinae (exemples :…

Herpesvirinae Cf herpesviridae.

Herpesvirus Espèce de virus de la famille des Herpesviridae appartenant aux sous-familles Alphaherpesvirinae, Betaherpesvirinae et Gammaherpesvirinae. Huit espèces humaines (Human herpesvirus ou HHV) responsables de diverses infections :- HHV-6, HHV-7 et HHV-8, virus lymphotropes.

Hertz n. m. Unité de fréquence (symbole Hz) dérivée du Système International dunités, équivalente à une oscillation par seconde. Sexprime en s.

Hespéride n. f. Fruit des Citrus ; baie dont la partie charnue est formée par les anciens carpelles modifiés et dont lépicarpe et le mésocarpe constituent le zeste. Exemples : citron, orange. Lépicarpe donne de nombreuses huiles essentielles (huiles de citron, de pamplemousse, de mandarine, dorange amère…

Hespérides n. f. Nom donné aux baies à endocarpe scindé en loges, agrumes par exemple, dont lépicarpe donne de nombreuses huiles essentielles : de citron, de pamplemousse, de mandarine, dorange amère ou bigarade.

Hespéridine n. f. Hétéroside de flavanone (7-O-rutinosyl-hespérétol) existant en abondance à létat naturel dans les péricarpes de certains Citrus.

Hespéridine méthyl chalcone Cf hespéridine.

Hespéridoside

Hétérochromatine n. f. Région du chromosome en interphase où la chromatine reste inhabituellement condensée, généralement inactive pour la transcription.

Hétérocycle n. m. Composé à chaîne fermée dont le cycle comporte des atomes de carbone et un (ou plusieurs) atome(s) différent(s) ou hétéroatomes.



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Hépatite

Dernière modification de cette page le 03 février 2016


Anglais : hepatitis
Espagnol : hepatitis
Étymologie : Grec ἥπαρ hépar, génitif ἥπατος hépatos, foie, suffixe -ite inflammation.

n. f. Terme générique désignant une affection inflammatoire du foie, d’étiologie le plus souvent infectieuse (virale), plus rarement toxique, notamment alimentaire (champignons vénéneux) ou iatrogène (médicaments).


Hépatite aiguë sévère


Inflammation et nécrose massive ou submassive du parenchyme hépatique, d’étiologie toxique (champignons vénéneux, médicaments notamment paracétamol) ou infectieuse (virus VHB, VHC, d’Epstein-Barr). Les premières conséquences sont des troubles majeurs de l’hémostase (I.N.R supérieur à 1,7) avec hémorragie multiviscérale, ictère à bilirubine non conjuguée et encéphalopathie. Son pronostic est sombre. L’hépatite est fulminante lorsque le délai entre ictère et encéphalopathie est inférieur à 15 jours, subfulminante si ce délai est compris entre 15 jours et 3 semaine.


Hépatite toxique


Inflammation du tissu hépatique et cytolyse par déviation du métabolisme hépatocytaire. Elle peut se compliquer d’une insuffisance hépatocellulaire avec risque d’hémorragies, d’ictère souvent mixte, de choléstase et d’asthénie. Elle peut être provoquée par des champignons vénéneux (exemple : amanite phalloïde), des composés organiques (exemple : tétrachlorure de carbone, alcool éthylique), des composés minéraux exemple : métaux lourds), des médicaments (exemple : paracétamol). Classiquement, il est décrit deux variétés d’hépatite induites par les médicaments : les hépatites cytolytiques et les hépatites cholestatiques.


Hépatite virale

Anglais : viral hepatitis
Espagnol : hepatitis viral

Infection systémique atteignant le foie avec lésions inflammatoires et cytolyse hépatique d'intensité variable (élévation des transaminases sériques et souvent de la bilirubine). En phase aiguë, un ictère peut se développer. La gravité de l'atteinte est liée à l'insuffisance hépatocellulaire appréciée par le facteur V de la coagulation (non vitamine K dépendant) et, indirectement, par l'abaissement du taux de prothrombine.
Plusieurs maladies humaines et animales sont dues à des virus qui se distinguent par leur nature, les antigènes qu’ils apportent, les réactions immunologiques, les manifestations pathologiques qu’ils provoquent et leur mode de propagation. Outre des virus du groupe herpès (HSV, EBV, CMV) et certains arbovirus, 5 virus hépatotropes responsables d’hépatite virale sont individualisés chez l’Homme, les virus A, B, C, D, E. Tous peuvent entraîner une hépatite aiguë. Les virus B, C, D, E peuvent provoquer une hépatite chronique susceptible de se compliquer d'une cirrhose et d'un carcinome hépatocellulaire.



Hépatite A


Infection due au virus de l’hépatite A (VHA) ou Hepatitis A virus (HAV), de la famille des Picornaviridae, genre Hepatovirus, virus à ARN monocaténaire sans enveloppe. Maladie à déclaration obligatoire.
Le VHA est caractérisé par une résistance importante dans le milieu extérieur ; il garde une infectiosité prolongée hors de l'organisme (plusieurs mois). Excrétion du virus en quantité très importante dans les selles et contamination féco-orale par absorption d’eau ou d’aliments contaminés (exemple : coquillages) ou par contact manuporté, en relation avec un sujet infecté (vaisselle, linge, thermomètre, rapports homosexuels). Une hygiène précaire favorise donc la transmission de la maladie qui peut être sporadique, épidémique ou endémique.
Incubation courte (2 à 6 semaines) puis ictère légèrement fébrile, avec décoloration des selles et urines foncées, qui régresse en 2 semaines. Formes asymptomatiques et formes anictériques très fréquentes, surtout chez l'enfant, formes sévères, voire mortelles observées chez l'adulte, évolution fulminante exceptionnelle. Évolution le plus souvent favorable sans séquelle.


Diagnostic par la recherche des IgM anti-HAV contemporaines des signes cliniques. Pas de traitement curatif spécifique. Prophylaxie très efficace par un vaccin inactivé, recommandé chez toute personne à risque ou désireuse de voyager dans les zones d'endémie.


Hépatite B


Infection due au virus de l’hépatite B (VHB) ou Hepatitis B virus (HBV), de la famille des Hepadnaviridae, genre Orthohepadnavirus, virus à ADN enveloppé ubiquiste. Le VHB est un virus oncogène. Maladie à déclaration obligatoire.
En phase réplicative, le virus se retrouve à concentration élevée (milliards de particules/mL) dans tous les fluides biologiques. La transmission se fait par voie parentérale (sang et dérivés, matériel contaminé, hémodialyse, injection chez les toxicomanes...), par voie sexuelle, par voie salivaire (morsure) ; la transmission mère-enfant expose à un risque de chronicité certain.
L'hépatite B existe en petites épidémies dans les « communautés à haut risque ». Trois zones d’endémie : Afrique subsaharienne, Asie du Sud-Est et Chine.
Incubation longue de 4 à 28 semaines. Nombreuses formes asymptomatiques (>95%) surtout chez l'enfant, symptomatologie plus marquée chez l'adulte. Evolution vers la chronicité inversement proportionnelle à l'âge, très fréquente chez le nourrisson (90%), moindre chez le jeune enfant (70%), rare chez l'adulte (5%). En dehors de rares formes fulminantes, évolution de la forme aiguë vers la guérison dans les 3 mois. Dans 5 % des cas, chez l'adulte, la persistance de l’antigène HBs et de l’ADN du VHB pendant plus de 6 mois définisse le portage chronique. Le portage chronique du virus peut provoquer une hépatite chronique avec lésions de fibrose hépatique pouvant évoluer vers la cirrhose, voire le cancer du foie. Certains porteurs chroniques (porteurs inactifs) ne développent aucune anomalie hépatique.


Diagnostic étiologique par la recherche des antigènes spécifiques (HBs, HBe), de l’ADN viral dans le sang et des anticorps (anti-HBs, anti-HBc IgM et IgG, anti-HBe). L'anticorps anti-HBc signe un contact avec le virus alors que, détecté isolément, l'anti-HBs signe une vaccination efficace contre le VHB.
L'indication au traitement s'appuie sur l'atteinte hépatique, les transaminases et le niveau de réplication virale. L'objectif du traitement qui repose sur l'interféron ou les inhibiteurs de polymérase (entécavir, ténofovir, est de bloquer la réplication virale et idéalement d'induire la perte du portage de l'AgHBs.
Prophylaxie par protection (exemple : rapports sexuels protégés) et vaccination par un vaccin AgHBs recombinant (efficacité supérieure à 95 %), obligatoire chez les personnes exerçant une activité professionnelle les exposant à des risques de contamination dans un établissement ou organisme de soin ou de prévention, public ou privé (professions médicales, para-médicales, pharmaceutiques, médecin, chirurgien, dentiste, pharmacien, sage-femme, infirmière...). Prévention optimale chez le nourrisson né de mère AgHBs positif par la séro-vaccination à la naissance.
Un dépistage positif pour le VHB doit conduire impérativement à un dépistage de l'infection par le virus de l'hépatite Delta (VHD).


Hépatite C


Infection due au virus de l’hépatite C (VHC) ou Hepatitis C virus (HCV), de la famille des Flaviviridae, genre Hepacivirus, virus à ARN monocaténaire enveloppé.
La transmission du virus se fait par le sang (toxicomanie intraveineuse ou intranasale, matériel contaminé, injection accidentelle, pratiques homosexuelles traumatiques). Risque de transmission de la mère au fœtus. Le risque transfusionnel n'existe plus en France.
L'incubation est d'environ 2 mois. L'infection aiguë est habituellement peu symptomatique et anictérique dans plus de 90 % des cas, évoluant vers la guérison dans environ 30 % des cas. Il y a passage à la chronicité dans environ 70 % des cas, avec apparition progressive de lésions de fibrose qui évoluent parfois vers la cirrhose dans un délai de 10 à 30 ans. Le cancer du foie se développe sur la cirrhose avec une incidence de 5 % par an. Des manifestations extra-hépatiques sont fréquemment rencontrées lors d'une infection par le VHC (fatigue, vascularite, cryoglobulinémie, lymphoprolifération…). Les risques de transmission des virus VIH et VHC étant partagés, les infections mixtes VIH/VHC sont fréquentes avec un risque d'évolution plus rapide des lésions hépatiques.


Le dépistage repose sur la recherche des anticorps sériques anti-VHC par méthode immunoenzymatique (ELISA) et sur la confirmation par la recherche de l’ARN viral par RT-PCR. La charge virale est le marqueur indispensable pour la prise en charge thérapeutique.
La prophylaxie consiste à éviter le contact avec le sang et les sécrétions sexuelles (préservatifs, aiguilles stériles pour un tatouage ou un percement de la peau). Il n'existe pas de vaccin disponible.
Depuis l'avènement des antiviraux directs qui agissent efficacement quel que soit le génotype viral, le traitement de l’hépatite C chronique repose sur l'association de deux ou trois molécules appartenant à trois classes thérapeutiques inhibant, respectivement, la protéase virale NS3/NS4A (Cf glécaprévir, voxilaprévir) la protéine impliquée dans la réplication virale NS5A (Cf pibrenstavir, velpatavir) ou la polymérase virale NS5B (Cf sofosbuvir). Le traitement dure de 8 à 12 semaines et conduit à l'éradication du virus de l'organisme dans plus de 90 % des cas pour la majorité des génotypes. Une réinfection après guérison est possible.


Hépatite delta


Infection due au virus de l’hépatite Delta (VHD) ou Hepatitis D virus (HDV), virus du genre Deltavirus, virus défectif à ARN utilisant l’enveloppe (antigène HBs) du virus de l’hépatite B.
Transmission lors de transfusion de produits sanguins contaminés (pays endémiques) ou de rapports sexuels non protégés. En France, 2 à 3 % des porteurs du VHB sont infectés par le virus D. Forte prévalence en Europe du Sud, dans les Balkans et au Moyen-Orient.
La contamination par le VHD survient soit concomitamment à celle du VHB (coinfection) pouvant engendrer des formes cliniques aiguës sévères, soit chez un patient infecté chroniquement par le VHB (surinfection). La coinfection chronique par le VHD tend à accélérer le processus de fibrose et de carcinogénèse par rapport à la mono-infection VHB.


Prévention identique à celle de l’hépatite B et par la vaccination contre l’hépatite B.


Hépatite E


Infection due au virus de l’hépatite E (VHE) ou Hepatitis E virus (HEV), de la famille des Hepeviridae, genre Hepevirus, petit virus à ARN non enveloppé. Transmise par voie digestive (consommation d’aliments ou eaux pollués), elle existe sous forme sporadique, épidémique ou endémique en Asie et en Afrique. Incubation de 15 à 60 jours. Transmission intrafamiliale rarement observée (beaucoup moins que VHA).
Deux grandes entités :
1- l'hépatite E épidémique et endémique, liée fréquemment à la saison des moussons (Inde, Afrique…). Virus de génotype 1 et 2, anthroponose présentant une sévérité surtout chez la femme enceinte (20% de mortalité) mais responsable également de nombreux décès dans les populations touchées.
2- l'hépatite E des pays industrialisés. Virus de génotype 3 et 4, anthropo-zoonose associée à la consommation de viande insuffisamment cuite (foie de porc, gibier…), à la transfusion (pas de dépistage des dons) et possiblement à l'eau de boisson. Le plus souvent totalement asymptomatique. Gravité chez les personnes avec une hépatopathie chronique et évolution possible vers la chronicité chez les patients immunodéprimés (greffes). Quelques formes avec symptomatologie neurologique ont été décrites.


Pas de traitement spécifique mais utilisation de la ribavirine pour les formes chroniques qui risquent d'évoluer vers la cirrhose.
Pas de vaccin disponible en France mais un vaccin commercialisé en Chine.