Ouvrir le menu principal
Dernière modification de cette page le 04 novembre 2021


Pharmacognosie



Étymologie : grec μέλας mélas noir et λευκός leukós blanc, en référence à la couleur du tronc de certaines espèces, noirâtre à sa partie inférieure et blanchâtre à sa partie supérieure
Important genre de la famille des Myrtaceae. Espèces originaires pour la plupart d’Australie, Nouvelle-Calédonie et Indonésie ; utilisées pour l’extraction de leur huile essentielle contenant majoritairement des composés terpéniques (1,8-cinéole, α- et γ-terpinènes, terpinène-4-ol, nérolidol, viridiflorol…) de nature et en proportions variables selon l’espèce et le chimiotype. Propriétés antibactériennes et antifongiques de ces huiles essentielles.
Les trois espèces de Melaleuca d’intérêt pharmaceutique, détaillées ci-dessous, sont : M. alternifolia (l'arbre à thé), M. cajuputi (le cajeput) et M. quinquenervia (le niaouli).

Emplois en aromathérapie, par voie orale ou en usage externe, comme antiseptique en traitement d’appoint de rhinites et d’infections broncho-pulmonaires ou de lésions cutanées infectées.
En décembre 2020, l’Anses a publié une mise en garde relative à l’utilisation des huiles essentielles de
Melaleuca dans la composition de compléments alimentaires ; ingérées en quantité importante, elle peuvent présenter des effets neurotoxiques, notamment chez le jeune enfant, auxquels peuvent s’ajouter dans certains cas des risques cancérigènes, génotoxiques et reprotoxiques. L’Anses formule donc, entre autres, des recommandations d’interdiction éventuelle de l’ingestion de ces huiles essentielles par les enfants de moins de 30 mois et par ceux présentant des antécédents d’épilepsie ou de convulsions fébriles ; de façon générale, l’Agence déconseille leur consommation par les enfants et par les femmes enceintes ou allaitantes.
Également emploi dans la formulation de produits cosmétiques ou d’hygiène (shampooings, dentifrices, savons…).


 

Melaleuca alternifolia

Synonyme(s) : arbre à thé, australian tea tree (noms vernaculaires)
Anglais : tea tree
Espagnol : árbol del té
Le mélaleuque à feuilles alternes (M. alternifolia [Maiden & Betche) Cheel], arbuste endémique de la côte orientale de l’Australie, a été introduit et est cultivé notamment en Chine, en Afrique du Sud, au Kénya ; il est plus connu sous son nom vernaculaire « arbre à thé » qui peut prêter à confusion avec le théier, Camellia sinensis (L.) Kuntze, Theaceae, et avec d’autres espèces australiennes de Melaleuca. À partir des feuilles et des tiges terminales de cet arbuste, obtention d’une huile essentielle inscrite à la Pharmacopée européenne sous le nom de « huile essentielle de mélaleuca » (monographie 01/2008, 1837), mais couramment désignée par « huile essentielle d’arbre à thé » ou « de tea tree » ; d’autres espèces de Melaleuca (M. linariifolia Smith, M. dissitiflora F. Muell. et espèces voisines) sont également admises par la Pharmacopée, à condition que l’huile essentielle obtenue soit conforme aux exigences de sa monographie. Selon le chimiotype, présence majoritaire de terpinène-4-ol, de 1,8-cinéole ou de terpinolène ; présence possible et non souhaitable d’ascaridole, produit néoformé provenant de la peroxydation de l’α-terpinène et se formant en cas de mauvaise conservation de l’huile essentielle.

Nombreux emplois de cette huile essentielle en aromathérapie, par voie orale et surtout locale ou respiratoire, pour ses propriétés antibactériennes et antifongiques (rhinopharyngites, aphtes, blessures superficielles ou piqûres d’insectes, furoncles, acné, mycoses locales, pied d’athlète, inflammations mineures de la muqueuse buccale). Également utilisation en cosmétologie et en tant qu’arôme dans l’alimentation.


Melaleuca cajuputi

Synonyme(s) : mélaleuque blanc
Anglais : cajeput tree
Espagnol : cajeput ou cayeput
Le cajeput (M. cajuputi Powell) est un arbre largement distribué du nord de l’Australie à l’Asie du Sud-Est, dont l’huile essentielle des feuilles, pouvant contenir jusqu’à 65% de cinéole, a longtemps été réputée en usage externe contre les douleurs rhumatismales.

Emploi dans certains pays, surtout en usage local, pour son activité antibactérienne ; également en cosmétologie.


Melaleuca quinquenervia

Synonyme(s) : niaouli (nom vernaculaire)
Anglais : niaouli ou niauli
Espagnol : niaouli ou niaulí
Le niaouli (M. quinquenervia (Cav.) S.T. Blake) est un arbre originaire de la côte orientale de l’Australie et de Nouvelle-Calédonie dont l’huile essentielle des feuilles fraîches et des jeunes rameaux feuillés est produite par entraînement à la vapeur d’eau, principalement dans ces pays et à Madagascar où l’espèce a été introduite au XIXe siècle. Existence de plusieurs chimiotypes ; la composition de l’huile essentielle de niaouli est variable selon la provenance et le chimiotype, le cinéole (1,8-cinéole) pouvant représenter dans certains cas jusqu’à 75%. Propriétés antivirales, antibactériennes, antifongiques, expectorantes et insectifuges.

L'huile essentielle de niaouli type cinéole est inscrite à la Pharmacopée Européenne (monographie 07/2012, 2468).

L’huile essentielle de niaouli type cinéole est utilisée en aromathérapie, souvent en mélange avec d’autres huiles essentielles, par voie orale (grippe), en application locale (bronchite, varicelle, herpès labial) et en inhalation (rhino-pharyngite). Présentant une certaine toxicité aiguë, elle ne doit pas être utilisée chez la femme enceinte ou allaitante et chez l’enfant de moins de 36 mois ; il est fortement déconseillé de l’ appliquer sur le visage et dans le nez des jeunes enfants (risque de convulsions). L’huile essentielle purifiée, de type cinéole, est connue sous le nom de « goménol ».
L’espèce
M. quinquenervia (Cav.) S.T. Blake est souvent confondue avec M. viridiflora Sol. ex Gaertn.