Mycobacterium

De Le dictionnaire
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Mupirocine n. f. Antibiotique antibactérien constitué dun mélange dacides pseudomoniques (acide pseudomonique A très majoritaire), produit par certaines souches de Pseudomonas fluorescens ; structure tétrahydropyranique plurisubstituée (notamment par une chaîne ester à fonction acide carboxylique terminale). Activité bactéricide par inhibition de la synthèse des protéines bactériennes (par liaison…

Muqueuse n. f. Revêtement tissulaire sécrétant du mucus qui tapisse les cavités du corps communiquant avec lextérieur (voies aériennes, tube digestif, voies urinaires et voies génitales). Constitué dun épithélium de revêtement reposant, par lintermédiaire de sa membrane basale, sur du tissu conjonctif qui prend le nom de chorion.

Muramidase

Acide muramique n. m. Éther-oxyde de la N-acétyl-glucosamine, composé N-acétylé de la muréine, polymère de nature polypeptidique. Constituant du mucopeptide de la paroi des bactéries. Présent dans ladjuvant complet de Freund.

Muramyldipeptide (MDP) n. m. Peptide synthétique correspondant à la plus petite sous-unité glycopeptidique de la paroi bactérienne. Sarticule autour dune molécule dacide lactique, dont la fonction alcool est éthérifiée par un dérivé N-acétylé de laminoglucopyranose et dont la fonction acide est acidifiée par un dipeptide (L-alanyl-D-isoglutamine).

Mûrier

Muromonab CD3 n. m. Anticorps monoclonal murin dirigé contre lantigène CD3 des lymphocytes T humains et constitué dune immunoglobuline IgG purifiée.

Musa

Musaceae Famille de lordre des Zingibérales et ne contenant quun seul genre, Musa (bananiers) ; plantes cultivées dans les régions tropicales; ce sont de grandes herbes à port de palmiers, caractérisées par de très grandes feuilles, dont le pseudo-tronc résulte de lenroulement des gaines foliaires les…

Muscade n. f. Graine réduite à lamande, après élimination de larille (macis) et des téguments, du fruit du muscadier, Myristica fragrans Houtt., Myristicaceae ; riche en lipides (« beurre de muscade », glycérides de l’acide myristique) et en une huile essentielle constituée majoritairement de carbures terpéniques (α et…

Muscadier n. m. Arbre (Myristica fragrans Houtt., Myristicaceae) originaire des Moluques, cultivé en climat tropical (Guatemala, Inde, Indonésie, Antilles…), dont on utilise la graine réduite à lamande (muscade ou noix muscade) et larille qui lentoure (macis).

Muscarine n. f. Première substance décrite comme activatrice du système parasympathique (isolée de lamanite tue-mouche), molécule présente surtout dans des champignons comme les Inocybe et Clitocybe, agoniste non sélectif des récepteurs cholinergiques muscariniques provoquant le syndrome muscarien.

Muscarinique adj. Qui reproduit leffet de la muscarine. Identifie une famille de récepteurs à lacétylcholine initialement caractérisés par leur réponse à la muscarine, différents des récepteurs dits nicotiniques répondant à la nicotine. Les agonistes muscariniques sont des molécules reproduisant laction activatrice de la muscarine sur les récepteurs…

Muscimol n. m. Alcaloïde, dérivé de lisoxazole présent dans dans des champignons du genre amanite et notamment dans lAmanite tue-mouches (Amanita muscaria (L. ex Fr.) Hooker). puissant agoniste des récepteurs GABA (acide gamma aminobutyrique). À noter la présence, dans ces champignons, dacide iboténique, lui-même neurotoxique, dont la…

Muscle n. m. Organe contractile constitué de myocytes et permettant un mouvement.

Mutagène adj. et n. m. Qualifie ou désigne un agent physique ou chimique capable de provoquer des mutations géniques ou chromosomiques à une fréquence supérieure aux fréquences spontanées (exemples : β-propiolactone, hycanthoneméthanesulfonate, 2-nitrofluorène, azoture de sodium appelé azide en anglais).

Mutagénèse n. f. Processus naturel ou artificiel consistant à produire une mutation, événement fortuit ou provoqué, entraînant une altération héréditaire de séquences dacides nucléiques constitutives du génome dun individu. Les mutations peuvent se manifester par lapparition ou non (mutation silencieuse) de nouveaux caractères, selon le positionnement de la…

Mutagénicité n. f. Pouvoir dun agent biologique, physique ou chimique de déclencher une mutation, cest-à-dire dagir sur le matériel génétique cellulaire (ADN, chromosomes) en provoquant des modifications qualitatives et/ou quantitatives qui peuvent entraîner la mort cellulaire ou, en cas de survie, le changement (restant acquis) du génotype (ensemble…

Mutant adj. et n. m. Qualifie ou désigne un individu, une race, un caractère ou un gène qui a subi une mutation génétique.

Mutarotation n. f. Évolution du pouvoir rotatoire dun ose au cours du temps par ouverture/fermeture du cycle et équilibre consécutif entre les deux formes anomères α et β de cet ose. Ce phénomène est dû au temps nécessaire pour que léquilibre, entre deux isomères de la structure cyclique…

Mutase n. f. Enzyme qui catalyse le déplacement dun groupement fonctionnel dune position à une autre à lintérieur de la même molécule.

Mutation n. f. Changement radical, conversion, évolution profonde.

Muter v. En génétique, faire apparaître une variation dans le matériel génétique par modification dun gène, dun chromosome ou du génome, cette variation demeurant acquise. Cf mutation.

Mutualisme n. m. Interaction entre espèces, à bénéfices réciproques, mais sans quelles vivent nécessairement en contact direct les unes avec les autres. Il existe un continuum entre parasitisme et mutualisme.

Myalgie n. f. Douleur musculaire consécutive à des efforts intenses, à un traumatisme musculaire.

Myasthénie n. f. Pathologie des muscles volontaires avec fatigabilité anormale par épuisement progressif et rapide de leur force, due au blocage des récepteurs cholinergiques nicotiniques de la jonction neuromusculaire. En neurologie, ce terme désigne une maladie rare de nature auto-immune.

Mycélium n. m. Ensemble de filaments, plus ou moins ramifiés, que l’on appelle des hyphes, formant la partie végétative d’un champignon ou de bactéries filamenteuses (exemple : les Actinomycètes).

Mycétome n. f. Nom générique pour une masse tumorale due à une Actinomycétale ou à un Micromycète (divers Ascomycotina ou Deuteromycotina), caractérisée par une inflammation chronique puis une fistulisation avec émission de grains colorés (exemple : maduramycose ou pied de Madura).

Mycobacteriaceae Famille de bacilles appartenant à la classe des Actinomycètes et comprenant le genre Mycobacterium.

Mycobactériose n. f. Pathologie infectieuse due à une mycobactérie autre que celles qui sont responsables de la tuberculose ou de la lèpre. Concerne essentiellement lappareil respiratoire ou la peau.


Mycobiome n. m. Ensemble des informations géniques d’une communauté fongique, ce qui correspond à l’ensemble des génomes des microorganismes fongiques constitutifs d’un écosystème.Cf microbiome, microbiote.

Mycologie n. f. Étude des Macromycètes (synonyme désuet : champignons supérieurs) et des Micromycètes (synonyme désuet : champignons inférieurs). Les premiers sont souvent recherchés à des fins alimentaires et gastronomiques. Les seconds interviennent de différentes façons ; ils exercent souvent par exemple des effets parasites en infectant animaux…

Acide mycophénolique n. m. Substance produite par fermentation de souches de plusieurs espèces de Penicillium (dont P. brevicompactum Dierckx). Propriétés antibactériennes, antifongiques, antivirales, antitumorales, mais surtout immunosuppressives ; lacide mycophénolique soppose à la prolifération des lymphocytes B et T par inhibition de linosine monophosphate déshydrogénase. Potentiel génotoxique et tératogène…

Mycoplasma Genre de la famille des Mycoplasmataceae, avec Mycoplasma pneumoniae, agent dinfections respiratoires alors que Mycoplasma hominis, M. genitalium et Ureaplasma urealyticum sont des bactéries opportunistes sexuellement transmissibles, commensales des voies génitales de lHomme et dont la prolifération excessive déséquilibre la flore normale et provoque des…

Mycoplasmataceae Famille à la limite des bactéries et des champignons représentée par deux genres, Mycoplasma et Ureaplasma.

Mycorrhization n. f. Phénomène consistant en la formation d’un organe mixte complexe, appelé mycorrhize, au cours d’une symbiose entre les racines d’une plante et le mycélium de champignons. Cf symbiose mycorrhizienne.

Mycorrhize n. f. Organe mixte résultant de l’association complexe, intime et mutualiste entre les racines d’une plante et le mycélium d’un champignon, bénéficiant généralement aux deux végétaux.

Mycorrhizien adj. Relatif à la mycorrhize, par exemple, une relation mycorrhizienne, une symbiose mycorrhizienne (exemple : entre truffe et chêne), un champignon mycorrhizien (exemple : truffe).

Mycose n. f. Affection causée par un champignon. Le nom de la maladie découle soit du nom de la partie du corps envahie (exemple : dermatomycose), soit de laspect de la maladie (exemple : pityriasis versicolor), soit du nom du champignon en cause (exemple : aspergillose), soit dun…

Mycosis fongoïde n. m. Hématodermie due à un lymphosarcome cutané primitif à cellules T exprimant CD4, mais nexprimant pas certains antigènes normaux des lymphocytes T, comme CD7. Est caractérisé par des excroissances de la peau ayant laspect de léponge ou de champignon. Il commence par des plaques cutanées rose…

Mycotoxicose n. f. Intoxication alimentaire par la mycotoxine, toxine dun champignon. On distingue la mycotoxicose aiguë, contemporaine de lingestion importante de mycotoxines, et la mycotoxicose chronique, consécutive à lingestion de quantités faibles, mais répétées. Il existe plus de 150 espèces de moisissures toxinogènes, notamment les aflatoxines, la patuline,…

Mycotoxines n. f. Les mycotoxines sont des métabolites secondaires produits par des champignons filamenteux (ou moisissures). Certaines d’entre elles présentent un risque pour la santé de l’Homme et des animaux. La plupart des mycotoxines sont chimiquement stables ; elles résistent généralement aux températures élevées, aux conditions de stockage et…

Mydriase n. f. Dilatation de la pupille provoquée par un accroissement du tonus sympathique (par rapport au tonus parasympathique), se produisant normalement en réponse à une baisse de léclairage, mais aussi sous linfluence de divers médicaments et drogues psychédéliques de type sérotoninergique. Elle peut être provoquée par les…

Mydriatique adj. et n. m. Qualifie ou désigne une substance qui produit la mydriase. Les mydriatiques, comme latropine, agissent par blocage du tonus parasympathique.

Myélémie n. f. Passage dans le sang circulant déléments immatures de la lignée granulocytaire, sans hiatus de maturation.

Myéline n. f. Substance composée principalement de phosphosphingolipides, présente dans les enroulements de membrane qui entourent les axones de neurones centraux et périphériques. A un rôle de protection et disolation électrique. Le gainage de myéline entraîne une conduction saltatoire dun nœud de Ranvier à lautre.

Myélo- Préfixe entrant dans la composition de mots concernant la moelle et les cellules de la lignée granulocytaire issues de la moelle.

Myéloblaste n. m. Première cellule de la lignée granulocytaire, intermédiaire entre la cellule souche et le promyélocyte.

Myélocyte n. m. Cellule appartenant à la lignée granulocytaire, intermédiaire entre le stade promyélocyte et le stade métamyélocyte.

Myélodysplasie

Myélofibrose n. f. Transformation fibreuse de la moelle osseuse se rencontrant au cours de plusieurs types de pathologies hématologiques. Peut être primaire comme dans la splénomégalie myéloïde, ou secondaire, cas des métastases cancéreuses médullaires.

Myélogramme n. m. Examen dun frottis de moelle osseuse dont le résultat exprime les proportions respectives des différents éléments cellulaires de la moelle osseuse (essentiellement les formes jeunes et adultes des lignées granulocytaire, monocytaire, lymphocytaire, érythrocytaire, mégacaryocytaire).

Myéloïde adj. Se dit dune substance qui prend naissance dans la moelle osseuse ou qui ressemble au matériel de cette moelle.

Myélome n. m. Tumeur développée aux dépens du tissu médullaire osseux.

Myélotoxicité n. f. Toxicité pour la moelle osseuse et, par là même, pour les lignées sanguines.

Myiase n. f. Dermatose humaine ou animale provoquée par la présence de larves carnassières de Diptères parasites appartenant aux familles Calliphoridae, Sarcophagidae et Muscidae. Le plus souvent due chez lhomme aux larves de Cordylobia anthropophaga en Afrique subsaharienne et de Dermatobia hominis en Amérique tropicale. Souvent lésion nodulaire…

Myocarde n. m. Muscle du cœur formant la paroi des oreillettes et des ventricules, constitué de cellules musculaires striées, les cardiomyocytes.

Myocardite n. f. Terme générique désignant une inflammation aiguë ou chronique, localisée ou diffuse, du myocarde. Elle peut être détiologie bactérienne ou virale. Ses expressions cliniques sont très variables, dasymptomatique jusquà un tableau de syndrome coronaire aigu ou de défaillance cardiaque. Lévolution est également variable, de la guérison…

Myocyte n. m. Cellule musculaire caractérisée par la présence, dans son cytoplasme, de nombreuses myofibrilles groupées parallèlement selon le grand axe de la cellule. Il en existe de trois types : rhabdomyocytes du tissu musculaire strié squelettique, léiomyocytes du tissu musculaire lisse et cardiomyocytes du tissu myocardique.

Myofasciite à macrophages n. f. Entité histologique découverte en 1993 à Bordeaux au sein de biopsies musculaires. Elle est caractérisée par une infiltration des espaces conjonctifs intermyocytaires par des macrophages. En 2001, il a été montré que les inclusions présentes dans les macrophages étaient des sels d’aluminium. En 2014, l’ANSM…



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Mycobacterium

Dernière modification de cette page le 19 janvier 2016


Étymologie : Grec μύκης múkês champignon et βaκτηρία baktêría bâton.

Genre faisant partie de l’ordre des Actinomycétales regroupant des bactéries filamenteuses et capables de s’assembler en mycélium avec ou sans hyphes aériens ; seul genre bactérien de la famille des Mycobacteriaceae. Les mycobactéries se présentent sous la forme de bacilles fins et immobiles (1 à 10 µm de long sur 0,2 à 0,6 de large), aérobies ou microaérophiles, non sporulés, non capsulés, sans conidies ni hyphes aériens.
L’ultrastructure particulière de leur paroi est constituée d’acides mycoliques à très longues chaines (60 à 90 atomes de carbone) associés à l’arabinogalactane. De ce fait, elles ne prennent pas la coloration de Gram bien que ce soient des bactéries à Gram positif, mais elles sont acido-alcoolo-résistantes (BAAR).
Le temps de génération des mycobactéries est long ; ainsi pour
M. tuberculosis, il est de l’ordre de 20 h, impliquant un délai de croissance de deux à trois semaines. Des milieux de culture spécifiques complémentés sont nécessaires pour la croissance des mycobactéries d’intérêt pathologique. Le plus utilisé est le milieu de Löwenstein-Jensen (milieu gélosé incluant sels minéraux, glycérol, œuf et vert de malachite). Il existe des milieux semi-synthétique : Middlebrook 7H10 et 7H11 nécessitant une supplémentation en OADC (acide oléique, albumine bovine fraction V, dextrose, catalase) et Middlebrook 7H9, supplémenté par un additif ADC (albumine bovine fraction V, dextrose, catalase), qui n’est utilisé que pour les subcultures et les tests d’identification. Elles possèdent un GC % compris entre 61 et 71 % sauf pour M. leprae (54 à 57 %). En outre, elles présentent une résistance aux antiseptiques et désinfectants ainsi qu’aux antibiotiques.

L’identification d’une espèce de mycobactérie est basée sur :

1- un diagnostic d’orientation sur la base des aspects macroscopiques et microscopiques de la croissance :
  • caractères culturaux (délais et tests de croissance, pigmentation, …),
  • coloration différentielle de Ziehl-Neelsen (ou méthodes alternatives) permettant l’identification de BAAR ;
2- des méthodes d’identification qui font appel à :
  • des tests phénotypiques de caractérisation des acides mycoliques par chromatographie permettant l’obtention de profils stables à l’intérieur d’une même espèce,
  • des tests phénotypiques biochimiques (Niacine, Nitrates, Catalase, …), de l’étude de la sensibilité au TCH (hydrazide de l’acide thiophène 2-carboxylique) ainsi que celle aux antituberculeux,
  • l’étude du pouvoir pathogène expérimental,
  • des tests génotypiques par hybridation des sondes nucléiques.
La classification des espèces à l’intérieur du genre Mycobacterium a beaucoup évolué. De nouvelles espèces proviennent de l’environnement ou sont isolées de prélèvements humains, notamment chez les immunodéprimés, ou animaux. Parmi les espèces actuellement identifiées, les unes sont toujours pathogènes et jamais retrouvées dans l’environnement (Mycobacterium tuberculosis, M. africanum, M. leprae). D’autres plus nombreuses (plus de 100), ubiquistes, sont responsables de colonisation chez l’Homme ou l’animal et pour certaines peuvent se comporter comme des bactéries pathogènes opportunistes (M. avium-intracellulare Complex).




Mycobacterium tuberculosis Complex


Ensemble regroupant les bacilles responsables de la tuberculose : M. tuberculosis ou bacille de Koch et M. africanum, tous deux strictement humains, M. bovis qui présente un large spectre d’hôtes chez les mammifères ainsi que M. cannetti (variant smooth - ou lisse - de M. tuberculosis), M. microti pathogène des rongeurs et M. pinnipedii chez les mammifères marins pinnipèdes (phoques, morses, …).

M. africanum
Génétiquement très proche de M. tuberculosis, elle s’en différencie notamment par l’absence de nitrate-réductase et sa sensibilité au TCH. Cette espèce est retrouvée plus particulièrement en Afrique de l’Ouest. Sa mise en évidence en Europe est rare mais possible.

M. bovis
Espèce provoquant la tuberculose des bovidés ainsi que d’autres espèces animales (chien, chat, caprins, ovins, …). Il existe deux sous-espèces différenciées par leur sensibilité à la pyrazinamide : M. bovis subsp bovis (résistante) et M. bovis subsp caprae (sensible). Le caractère pathogène pour l’Homme est identique à celui de M. tuberculosis. La contamination est surtout digestive. Le vaccin Bilié de Calmette et Guérin (BCG) provient d’une souche atténuée de M. bovis.

Mycobacterium tuberculosis
ou bacille tuberculeux, bacille de Koch, BK (de Heinrich Hermann Robert Koch, 1843 - 1910, médecin allemand bactériologiste qui l’a découvert en 1882, Prix Nobel de Médecine en 1905, un des fondateurs avec Louis Pasteur de la Bactériologie médicale).
Agent principal de la tuberculose, cette mycobactérie cultive facilement sur milieux spéciaux (Cf supra) mais très lentement (deux à trois semaines). L’homme malade, atteint souvent de lésions pulmonaires, est le réservoir principal de cette mycobactérie et joue un rôle essentiel dans la dissémination par voie aérienne. Il atteint également quelques animaux domestiques (chien, chat, perroquet…).
Il est important de souligner que le phénomène de multirésistance vis-à-vis des antituberculeux prend de l’ampleur au niveau mondial posant un problème majeur de santé publique notamment dans les pays en développement.



Mycobactéries non tuberculeuses


Les mycobactéries non tuberculeuses (ou mycobactéries autres que tuberculeuses, anglais non tuberculous mycobacteria, NTM ou mycobacteria others than tuberculosis, MOTT) incluent M. leprae et M. lepraemurium ainsi que M. ulcerans (Cf infra). Le terme de "mycobactéries atypiques" est ambigu et impropre.
Sous ce nom, définies par opposition aux mycobactéries tuberculeuses, sont rassemblées diverses espèces du genre Mycobacterium, présentes dans l’environnement (terre, eau, aérosols, plantes), le plus souvent commensales ou opportunistes, pouvant néanmoins provoquer des affections appelées mycobactérioses. Leur culture est plus rapide que les autres espèces en donnant des colonies pigmentées et lisses (sauf pour M. leprae et M. lepraemurium).
Ces mycobactéries entraînent des diverses pathologies et en particulier chez les sujets immunodéprimés (VIH, SIDA, traitements immuno-suppresseurs, inhibiteurs du TNF-α, corticoïdes au long cours).
Dans les mycobactérioses pulmonaires, les espèces les plus souvent responsables sont M. kansasii, M. avium-intracellulare, M. xenopi mais aussi M. malmoense, M. szulgai, M. asiaticum et M. simiae.
Dans les adénites chez des enfants jeunes avec une localisation cervicale fréquente, M. avium-intracellulare est l’espèce la plus fréquemment retrouvée et plus rarement M. scrofulaceum.
Dans les affections cutanées, sous cutanées et abcès, M. marinum est principalement isolée. M. ulcerans est retrouvée en régions tropicales. M. haemophilum est isolée de lésions cutanées disséminées chez les sujets immunodéprimés. Des mycobactéries à croissance rapide sont les principales responsables d’abcès sous-cutanées provenant de plaies, de piqûres infectées voire de mésothérapie (M. fortuitum, M. peregrinum, M. abcessus et M. chelonae).

Mycobacterium avium-intracellulare Complex
M. avium et M. intracellulare sont deux espèces distinctes mais proches pour être regroupées dans M. avium-intracellulare Complex. Elles sont retrouvées dans l’environnement (eau, sol, air, …) ainsi que dans l’environnement hospitalier et domestique.
M. avium est responsable de la tuberculose aviaire, occasionnellement pathogène pour l’Homme, responsable d’infections pulmonaires ou ganglionnaires et de mycobactériose généralisée. Elle est la mycobactérie la plus fréquemment isolée chez les sujets atteints de sida à un stade avancé (CD4 < 100 / µL). Il existe des souches particulièrement résistantes aux antibiotiques.
M. avium (ATCC 15769) et M. terrae (ATCC 15755) sont les mycobactéries de référence pour la détermination de l’activité mycobactéricide selon les normes européennes. M. intracellulare est plutôt responsable d’infections pulmonaires ou d’adénites.



Mycobactéries de la lèpre


Les mycobactéries responsables de la lèpre sont M. leprae chez l’Homme et M. lepraemurium chez les rongeurs.
Mycobacterium leprae ou bacille de Hansen (de Gerhard Henrik Armauer Hansen, 1841 - 1912, médecin norvégien bactériologiste et dermatologue) est un bacille acido-alcoolo-résistant et immobile plus grêle que M. tuberculosis. A ce jour, aucune culture n’a pu être obtenue sur milieu artificiel ou en culture cellulaire. En conséquence, ses caractères biochimiques ont été peu étudiés. En revanche, sa paroi est assez différente de celle des autres mycobactéries (présence d’une glycine au lieu de la L-alanine et d’acides mycoliques proches de ceux de M. gordonae). M. leprae possède une capsule constituée principalement d’un glycopeptide phénolique immunogène chez la souris. Le temps de génération de M. leprae est de 13 jours soit le plus long de tous les bacilles.
L’étude du génome de M. leprae et M. tuberculosis par Stewart Cole a mis en évidence une évolution réductrice du génome de M. leprae. Ainsi, bien que provenant du même ancêtre commun, M. leprae aurait perdu 2 000 gènes : les fonctions de ces derniers ne sont plus nécessaires en raison d’une localisation intra-cellulaire.
M. leprae est l’agent de la lèpre humaine, maladie infectieuse d’évolution lente et progressive à tropisme cutané et nerveux. L’Homme est le seul réservoir.



Mycobacterium ulcerans

Synonyme(s) : Mbasu

Mycobactérie responsable de l’ulcère de Buruli, infection chronique débilitante de la peau et des tissus mous pouvant entraîner des déformations et des incapacités permanentes. Pour se développer, M. ulcerans a besoin d’une température comprise en 29 et 33 °C (et non à 37 °C) et d’une faible concentration en oxygène (2,5 %). Ce micro-organisme produit une toxine particulière, la mycolactone, qui provoque des lésions tissulaires et inhibe la réponse immunitaire.

En régions tropicales, subtropicales et tempérées, 33 pays ont signalé l’ulcère de Buruli en Afrique, en Amérique du Sud et dans le Pacifique occidental. En 2014, 12 des 33 pays ont signalé près de 2 200 nouveaux cas.