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Saponoside n. m. Terme générique désignant des hétérosides fréquents chez les végétaux, constitués dun aglycone (sapogénine stéroïdienne ou triterpénique) uni à une partie osidique, avec une grande diversité structurale. Doués de propriétés tensioactives, ils provoquent, en solution aqueuse, la formation dune mousse persistante (pouvoir aphrogène [= moussant])…
Sapotaceae Famille de lordre des Éricales constituée de plantes ligneuses tropicales ; elle comprend des arbres ou arbustes à feuilles alternes, entières, coriaces à fleurs régulières et fruit bacciforme. Le latex, présent dans le genre Palaquium, a permis, autrefois, lobtention de la gutta-percha.
Sapronose n. f. Terme générique désignant une pathologie infectieuse humaine provoquée par un agent pathogène (champignons, bactérie aérobie ou anaérobie, parasite) contaminant une matière inerte, abiotique, végétale ou animale en décomposition ou en putréfaction dans lenvironnement. Exemples: botulisme, légionellose, mélioïdose, tétanos.
Saprophyte adj. et n. m. Qualifie ou désigne un organisme capable de se nourrir de matière organique non vivante.
Saproptérine (dichlorhydrate de) n. f. Forme synthétique de tétrahydrobioptérine (BH4), coenzyme de la décarboxylase des acides aminés aromatiques, nécessaire notamment à lhydroxylation de la phénylalanine et de la tyrosine.
Saprozoïte n. m. Protozoaire ou métazoaire sans caractères parasitaires, salimentant de matières organiques en décomposition.
Saquinavir (mésilate de) n. m. Antiviral, inhibiteur puissant et compétitif de protéases du VIH-1 et du VIH-2. Ces protéases virales sont des enzymes essentielles nécessaires au clivage spécifique des polyprotéines virales gag et gag pol. Leur inhibition empêche la formation de particules virales matures infectieuses. Le saquinavir est mieux toléré…
Sarcocystis Apicomplexa de la famille des Sarcocystidae, parasite du groupe des Coccidies. S. suihominis, espèce pour laquelle les porcs sont les hôtes intermédiaires spécifiques et les humains les hôtes définitifs, provoque la sarcocystose chez lHomme.
Sarcocystose n. f. Maladie parasitaire provoquée par Sarcocystis (sui) hominis et marquée par des crises abdominales aiguës ou discrètes, avec diarrhées.
Sarcoïdose n. f. Maladie inflammatoire systémique, de cause inconnue, dévolution lente. Elle atteint lensemble du système réticulo-endothélial, avec des désordres immunologiques, des manifestations polymorphes avec des lésions granulomateuses typiques touchant préférentiellement les poumons, mais aussi les ganglions lymphatiques, le foie, la rate, la peau, les yeux, les os.…
Sarcolemme n. m. Membrane conjonctive entourant la fibre musculaire striée, recouverte par lendomysium, tissu conjonctif de soutien et de revêtement.
Sarcome n. m. Tumeur maligne primaire rare dun tissu de soutien conjonctif commun (fibrosarcome) ou différencié (liposarcome, myosarcome, angiosarcome, chondrosarcome, ostéosarcome, rhabdomyosarcome, sarcome de Kaposi...). Le plus souvent agressifs avec tendance à métastaser, les sarcomes se développent au sein dun tissu mou ou dun os.
Sarcomère n. m. Unité contractile de la fibre musculaire striée squelettique, constituée de filaments épais de myosine et de filaments fins dactine.
Sarcopénie n. f. Diminution de la masse et de la force musculaires liée au vieillissement, associée à une baisse des performances physiques.
Sarcoplasme n. m. Cytoplasme de la fibre musculaire striée contenant le réticulum endoplasmique, les mitochondries et le cytosquelette de myofibrilles.
Sarcopte n. m. Acarien agent de la gale (Sarcoptes scabiei var hominis), parasitose très contagieuse. La femelle creuse des galeries sous-cutanées et y pond. Symptômes de la parasitose : prurit à recrudescence nocturne, vésicules squameuses et sillons cutanés sinueux atteignant un centimètre de longueur, de couleur grise, au…
Sarécycline n. f. Composé dérivé de la tétracycline, présentant des propriétés antibiotiques et anti-inflammatoires avec un spectre étroit ciblant les pathogènes spécifiquement responsables de l’acné (Propionibacterium acnes, Staphylococcus aureus). Si le mécanisme d’action antibiotique est relativement bien connu (Cf tétracycline) le mécanisme de l’action anti-inflammatoire n’est pas…
Sarilumab n. m. Anticorps monoclonal humain, de type IgG1, dirigé contre le récepteur de l’interleukine‑6 (IL‑6R). LIL-6, cytokine impliquée dans les processus inflammatoires, est notamment retrouvée à des concentrations élevées dans les articulations des patients souffrant darthrite rhumatoïde et peut ainsi contribuer à l’état inflammatoire caractéristique de la…
Sarin n. m. Gaz de combat organophosphoré, à liaison phosphate-fluor. Le sarin est une substance inodore, incolore et volatile, de la famille des organophosphorés, extrêmement toxique pour lhomme et lanimal, même à très faible concentration (à 0,01 ppm dans latmosphère, il peut être fatal). On estime quil est…
Saro n. m. Arbuste très aromatique (Cinnamosma fragrans Baill., Canellaceae) endémique de Madagascar. Présence dans la feuille d’une huile essentielle, le plus souvent riche en cinéole (= eucalyptol), mais qui dans le cas d’un chimiotype particulier, de localisation différente, renferme principalement du linalol. Propriétés antibactériennes, antivirales, antifongiques ;…
Sarpogrélate (chlorhydrate de) n. m. Antiagrégant plaquettaire antagoniste puissant et sélectif des récepteurs 5-HT.
Sarrasin n. m. Herbacée annuelle à tige dressée (Fagopyrum esculentum Moench, = Polygonum fagopyrum [L.] Polygonaceae), originaire de l’est de l’Asie, puis introduite en culture progressivement en Extrême-Orient, en Europe et sur le continent américain, sur des sols pauvres. Fruit (akène trigone contenant une seule graine), qualifié de…
Sarriette des montagnes n. f. Sous-arbrisseau vivace (Satureja montana L., Lamiaceae ex-Labiées) originaire des lieux ensoleillés à sol calcaire du bassin méditerranéen, d’une partie de l’Europe centrale et de l’Asie mineure. Présence, dans les sommités fleuries et les feuilles, d’une huile essentielle de composition variable selon le chimiotype et l’époque…
Sartan n. m. Nom dune classe dantagonistes non peptidiques des récepteurs de langiotensine II, utilisés comme antihypertenseurs (exemple: losartan).
Sassafras n. m. Grand arbre (Sassafras albidum (Nutt.) Nees, Lauraceae) originaire de l’est de l’Amérique du Nord, à grandes feuilles polymorphes non lobées, bilobées ou souvent trilobées. L’écorce des racines fournit une huile essentielle contenant environ 80 % de safrole. Lors dessais pratiqués chez des animaux de laboratoire,…
Satralizumab n. m. Anticorps monoclonal humanisé, de type immunoglobuline G2 κ, qui se lie au récepteur de l’interleukine 6 (IL-6 ou CD126). Ce récepteur est impliqué dans la production d’auto-anticorps anti-aquaporine 4 (anti-AQP4), à lorigine du trouble du spectre de la neuromyélite optique (NMO), maladie inflammatoire démyélinisante du…
Saturation n. f. Action de saturer ou état de ce qui est saturé. Exemple : état dune solution qui ne peut plus accepter de soluté.
Saturé adj. Qui connaît la saturation, par exemple couches saturées, solution saturée, graisses saturées.En chimie, qualifie une molécule dont la structure comporte autant d’atomes que le permet leur valence maximale, par exemple léthane.
Saturnisme n. m. Maladie, aiguë ou chronique, due à une intoxication par le plomb ou ses sels, pouvant se manifester selon la gravité et la rapidité de son installation, par différents troubles : digestifs, hématologiques, neurologiques, neuropsychiatriques, rénaux. Les intoxications aiguës, par le plomb, sont exceptionnelles ; le…
Saule n. m. Nom générique désignant des arbres ou arbustes, communs dans les lieux humides des régions tempérées de l’hémisphère nord, appartenant au genre Salix (Salicaceae) ; trois espèces sont retenues par la Pharmacopée européenne : S. purpurea L. (saule pourpre, anglais purple willow, espagnol sauce colorado ou…
S'autodissolvant adj. Expression qualifiant le plus souvent un système dadministration transcutanée fait dune ou plusieurs substances actives incorporées dans des micro-aiguilles ou des micro-pieux.
S'autorégulant adj. Qualifie un système fonctionnant avec une intervention extérieure minimale.
Savon n. m. Substance formée par lunion électrovalente dun acide gras présent, sous forme dester, dans les corps gras et dun cation métallique. Il engendre des émulsions huile/eau, doù ses emplois comme détergent.
Saxagliptine n. f. Antidiabétique appartenant à la famille des gliptines, médicaments qui inhibent la dipeptidyl-peptidase-4 (DPP-4), lenzyme qui inactive le GLP-1 (glucagon-like peptide-1) et le GIP (glucose-dependant insulinotropic peptide). Linhibition de la DPP-4 entraîne une augmentation importante des concentrations de GLP-1 et de GIP, qui se traduit par…
Saxifragaceae Famille de lordre des Saxifragales comprenant des espèces herbacées rencontrées fréquemment en montagne ou sur habitat rocheux. Exemple : les saxifrages.
Saxitoxine n. f. Nom générique de toxines thermostables produites par des cyanobactéries et des micro-organismes marins dinoflagellés pouvant se retrouver dans les coquillages comestibles, en été, et dont la consommation peut provoquer lapparition rapide dun syndrome neurotoxique (incubation très courte, moins de 30 minutes après lingestion) avec paresthésie…
Scabicide adj. et n. m. Qualifie ou désigne une substance qui détruit le sarcopte de la gale (par exemple benzoate de benzyle, malathion, pyréthrines).
Scabieux adj. Qui a rapport à la gale ou lui ressemble.
Scabiose n. f. Infestation humaine par Sarcoptes scabiei.
Scalpel n. m. Instrument tranchant destiné aux dissections des cadavres. Nest pas synonyme de bistouri, qui est utilisé chez les patients vivants.
Scandium (Sc) n. m. Élément métallique de transition, de la 3. Dans la nature, accompagne lYttrium et les lanthanides; présente des propriétés chimiques proches du lanthane notamment. Très léger (densité ≈ 3), de point de fusion élevé (1541 °C).
Scanner n. m. Appareil dimagerie et méthodologie utilisant les rayons X, selon la technique de tomodensitométrie. Consiste en un balayage de lobjet exploré, par un couple comprenant un émetteur de rayonnement et un détecteur permettant dobtenir des acquisitions successives. En imagerie médicale, lobjet est le corps entier…
Scarification n. f. Incision cutanée, superficielle, pratiquée avec un bistouri, un rasoir, un scarificateur, une lancette, en vue de provoquer une saignée ou lécoulement dune sérosité. Technique utilisable aussi lors de vaccinations et parfois en allergologie (patch tests).
Scarlatine n. f. Toxi-infection sporadique, contagieuse et généralement immunisante provoquée par divers sérotypes du streptocoque A (exceptionnellement C ou G) , sécréteur de toxines érythrogènes. Transmise par voie aérienne, elle se manifeste sous forme dune fièvre éruptive dinstallation brutale (incubation de 2 à 5 jours, en…
Scatchard (équation de) n. f. Equation et représentation graphique permettant de linéariser la relation entre la concentration dun ligand et sa liaison réversible, à léquilibre, avec une protéine (par exemple un récepteur ou un antigène) ou un matériel biologique plus complexe (membrane, cellule). Dans le cas de la liaison à…
Scatole n. m. Dérivé de l’indole substitué en position 3 par un groupe méthyle. Composé à odeur de matière fécale, produit de dégradation des protéines (exactement, du tryptophane), présent dans le tube digestif des mammifères.
Schick (réaction de) Intradermo-réaction avec de la toxine diphtérique destinée à évaluer létat immunitaire à légard du bacille diphtérique. Si la réaction est négative, le sujet est immunisé contre la diphtérie. En cas de réaction papulo-érythémateuse infiltrée survenant en 24-48 h, le sujet est réceptif et une injection…
Schiff (base de) n. f. Imine dans laquelle l’azote doublement lié au carbone est également relié à un autre groupe carboné. ≠ H).
Schilling (test de) n. m. Épreuve de biologie médicale destinée à létude de labsorption de lhydroxocobalamine (vitamine B12) dans le but de déceler une carence en facteur intrinsèque sécrété par les glandes fundiques de la muqueuse gastrique et nécessaire à cette absorption. Elle consiste à faire absorber, par le …
Schisandraceae Famille de lordre des Austrobaileyales (branche des protoangiospermes), constituée de plantes ligneuses, dont le badianier de Chine.
Schisandra de Chine n. m. Liane arborescente dioïque (Schisandra chinensis [Turcz.] Baill., Schisandraceae), originaire d’Extrême-Orient (nord-est de la Chine, nord du Japon, Corée, partie orientale de la Russie) où elle est cultivée. Dans le fruit (agrégat de monocarpes rouges à maturité, habituellement désigné par « baie » et parfois par…
Schistosoma Genre de trématodes, superfamille des Schistosomatoidea, responsables de maladies très répandues (schistosomoses ou bilharzioses). Infecte lHomme au cours dun cycle où intervient la larve infectante (furcocercaire) rejetée par un mollusque gastéropode, hôte intermédiaire du parasite. Les femelles vivent dans le canal gynécophore du mâle, y…
Schistosomose n. f. Nom générique de maladies parasitaires provoquées par plusieurs espèces du genre Schistosoma, fréquentes dans les pays tropicaux, atteignant plusieurs centaines de millions de malades. Les signes cliniques varient selon la phase de cette pathologie : Phase de contamination, avec prurit aux points de pénétration…
Schizocarpe n. m. Qualifie un fruit se décomposant en une série de fragments indéhiscents, comprenant une graine entourée par un carpelle entier ou par un fragment de carpelle. Exemple : ensemble du diakène chez les Malvaceae.
Schizocyte n. m. Nom donné à des fragments dhématies, de cause non spécifique, mais le plus souvent rencontrés au cours des hémolyses mécaniques (pose de prothèses valvulaires cardiaques, syndrome de Moschowitz, syndrome hémolytique et urémique). Ressemblent à des hématies coupées ou à des croissants.
Schizogène adj. Se dit dune poche sécrétrice ou dun canal sécréteur formé par division dune cellule, en quatre cellules filles, qui sécartent les unes des autres en laissant, entre elles, un grand méat. Exemple : Myrtaceae (Eucalyptus).
Schizolysigène adj. Se dit dun organe sécréteur dont la formation débute par le mode schizogène et se termine par le mode lysigène (lyse des cellules les plus internes). Exemple : Rutaceae (Citrus).
Schizonte n. m. Élément plurinucléé présent dans les cellules siège dune division asexuée. Les sporozoïtes injectés dans la peau et la circulation sanguine par le moustique pénètrent dans les hépatocytes au bout dune demi-heure et se transforment en cryptozoïtes. Les schizontes hépatiques proviennent de la multiplication asexuée des…
→ Sécabilité
Sauge
Anglais : sage
Espagnol : salvia
Étymologie : Latin salvĭa sauge.
n. f. Nom générique désignant des plantes constituant l’important genre Salvia (environ 800 espèces) au sein de la famille des Lamiaceae ex-Labiées ; herbacées ou sous-arbrisseaux, annuelles ou vivaces, originaires principalement des régions à climat tempéré de type méditerranéen où certaines sont cultivées. Quelques Lamiaceae sont improprement désignées par sauge bien que n’appartenant pas au genre Salvia, par exemple la « sauge de Jérusalem », nom vernaculaire de Phlomis fruticosa L. Plusieurs espèces de sauges intéressent la pharmacie et la santé publique :
- La sauge officinale ou sauge commune (anglais common sage ou sage ou garden sage, espagnol salvia oficinal ou savia), sous-arbrisseau buissonnant très ramifié (S. officinalis L.) acclimaté sur tout le pourtour méditerranéen où elle est cultivée (plante à la fois médicinale, condimentaire et décorative). Présence dans la feuille de flavonoïdes (apigénol, lutéolol, flavones polyméthoxylées…), d’acides-phénols (acides caféique, rosmarinique…), de diterpènes (carnosol…) et d’une huile essentielle renfermant majoritairement camphre, cinéole, α- et β- thuyones. Propriétés antispasmodiques, antioxydantes, antimicrobiennes, œstrogéniques, antisudorales ; toxicité de l’huile essentielle due aux thuyones, en particulier l’α-thuyone (neurotoxicité se manifestant par des convulsions épileptiformes).
Inscrite à la Pharmacopée Européenne, monographie 08/2019, 1370 corrigé 10.0 (feuille de) et 01/2008, 1889 (teinture de).
Emploi traditionnel, par voie orale, pour le traitement symptomatique de troubles dyspeptiques légers (brûlures d’estomac, ballonnements…) et pour le soulagement d’une transpiration excessive ; en usage local, pour le traitement symptomatique d’inflammations de la bouche ou de la gorge et de celles, bénignes, de la peau. Également emploi alimentaire, à la fois comme condiment et, en raison de ses propriétés antioxydantes et antiseptiques, pour une meilleure conservation d’aliments (charcuteries…).
En raison de la présence des thuyones, la vente au détail et toute dispensation au public de l’huile essentielle de sauge officinale est réservée en France aux pharmaciens, sauf si cette huile essentielle, ses dilutions et préparations constituent des produits cosmétiques ou à usage ménager, ou des denrées ou boissons alimentaires ; la législation a fixé une teneur maximale autorisée en thuyones, variable selon le type de boisson ou de denrée alimentaire.
La sauge officinale, ainsi que d’autres espèces de sauge, ont été considérées depuis l’antiquité et en particulier au Moyen-Âge, comme des panacées capables de guérir toutes sortes de maladies, d’où son nom latin salvia (de salvare, sauver, guérir) ; ce qui est évoqué par le dicton « qui a de la sauge dans son jardin n’a pas besoin de médecin » ;
- la sauge d’Espagne ou sauge à feuilles de lavande (anglais Spanish sage, espagnol salvia de España), sous-arbrisseau touffu originaire d’Espagne et du sud de la France, considéré par certains comme une espèce à part entière (S. lavandulifolia Vahl) et par d’autres comme une sous-espèce de S. officinalis (S. officinalis ssp. lavandulifolia [Vahl] Gams). L’huile essentielle obtenue par entraînement à la vapeur d’eau des parties aériennes récoltées pendant la floraison de la feuille renferme majoritairement camphre et cinéole, mais est pauvre en thuyones (moins de 0,5 % pour satisfaire aux exigences de la Pharmacopée européenne) ; des propriétés inhibitrices de l’acétylcholinestérase ont été mises en évidence.
L'huile essentielle de sauge d'Espagne est inscrite à la Pharmacopée Européenne (monographie 07/2008, 1849).
En médecine populaire, utilisation de la feuille et des sommités fleuries identique à celle de S. officinalis. L’huile essentielle semble améliorer la mémorisation et pourrait avoir éventuellement un intérêt dans la maladie d’Alzheimer ; - la sauge sclarée ou sclarée ou toute bonne (nom vernaculaire), anglais clary ou clary sage, espagnol esclarea, herbacée très odorante (S. sclarea L.) originaire de l’Asie occidentale et de l’Europe méridionale et centrale, largement cultivée dans les pays tempérés. L’huile essentielle obtenue par entraînement à la vapeur d’eau des tiges fleuries, fraîches ou séchées, renferme majoritairement du linalol et de l’acétate de linalyle, mais est très pauvre en thuyones (moins de 0,2 % pour la Pharmacopée européenne) ; présence dans l’essence concrète d’un alcool diterpénique, le sclaréol.
L'huile essentielle de sauge sclarée est inscrite à la Pharmacopée Européenne (monographie 01/2008, 1850).
Emploi de la feuille en médecine populaire, en particulier en usage externe comme cicatrisant pour le traitement des petites plaies après lavage abondant. À partir de l’essence concrète, extraction du sclaréol utilisé en parfumerie (fixateur), pour l’aromatisation des tabacs et comme matière première pour l’obtention par hémisynthèse de l’oxyde d’ambre (emploi en parfumerie).
En parfumerie, l’huile essentielle de sauge sclarée est utilisée comme matière première aromatique, voire comme substance parfumante dans les produits cosmétiques ; - la sauge trilobée (anglais Greek sage ou three-lobed sage), sous-arbrisseau vivace (S. fruticosa Mill., = S. triloba L. f.) originaire de la partie orientale du bassin méditerranéen, présent dans le sud de l’Italie, en Grèce, aux Canaries et en Afrique du Nord. Huile essentielle de la feuille très riche en cinéole.
Inscrite à la Pharmacopée Européenne, monographie 08/2019, 1561 corrigé 10.0 (feuille de).
Utilisation notamment en Amérique du Nord ; - la sauge de Chine, danshen ou dan-shen (noms vernaculaires), anglais Chinese sage ou danshen espagnol danshen, herbacée vivace à tiges ramifiées (S. miltiorrhiza Bunge) d’origine asiatique (Chine, Japon). Présence dans les parties souterraines (racine et rhizome) de composés polyphénoliques dérivés de l’acide caféique (acides salvianoliques, acides lithospermiques…) et de quinones diterpéniques (tanshinones, isotanshinones…). Multiples activités, dues à ces deux groupes de constituants, mises en évidence : propriétés antioxydantes, anti-allergiques, anti-inflammatoires, cytotoxiques, coronaro-dilatatrices, antihypertensives, antiarythmiques, anti-ischémiques, neuroprotectrices.
Large utilisation en médecine extrême-orientale (chinoise, japonaise, coréenne), dans des indications variées, en particulier en complément des médicaments habituels dans le traitement de l'infarctus aigu du myocarde. Avant toute utilisation judicieuse en médecine occidentale, l’intérêt potentiel du danshen dans la prévention et le traitement de l’infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux ischémiques, peut-être également dans d’autres pathologies (rétinopathie diabétique, maladies neurodégénératives…) doit être confirmé, compte tenu de la médiocre qualité de la plupart des évaluations cliniques réalisées jusqu’à ce jour ;
Salvia miltiorrhiza est inscrite à la Pharmacopée Européenne (racine et rhizome de), monographie 04/2017, 2663. - la sauge divinatoire ou sauge des devins; menthe magique ou herbe de Marie (noms vernaculaires), anglais diviner’s sage ou magic mint, espagnol hierba de Maria ou hierba de los dioses, grande herbacée vivace (S. divinorum Epling & Játiva) originaire de la province mexicaine d’Oaxaca, cultivée dans les zones humides de la sierra mazatèque. Feuille renfermant des diterpènes à squelette néoclérodane, les salvinorines, principalement la salvinorine A fortement psychoactive ; très puissante action hallucinogène due en particulier à un effet agoniste sélectif des récepteurs aux opioïdes de type κ. Effet psychotrope enthéogène mis à profit par les chamanes, chez les Indiens mazatèques, lors de rituels divinatoires ou curatifs. Drogue « récréative » introduite récemment aux États-Unis et en Europe (fumée en joints ou en pipes à l’eau, chiquée ou plus rarement ingérée [activité réduite]), provoquant hallucinations, distortion spatio-temporelle, perte d’identité et angoisse ; action rapide et brève. Effets à long terme mal connus.
Législation plus ou moins restrictive, variable selon les pays ; interdiction dans de nombreux États. En France, S. divinorum et salvinorine A sont classées sur la liste I des substances vénéneuses depuis 2010 (arrêté du 2 août, publié le 1er octobre).
Cf salvinorine ; - le chia (anglais chia, espagnol chía) herbacée annuelle (S. hispanica L.) d’origine mexicaine, actuellement largement cultivée (cultivar Salba) dans les régions tropicales et subtropicales, en particulier en Amérique centrale et du Sud, dans le sud des États-Unis et et en Australie. Graine renfermant des composés polyphénoliques (flavonols, acides caféique et chlorogénique ; activité antioxydante), mais surtout richesse en fibres, en protéines et en lipides contenant une forte teneur en glycérides d’acides gras polyinsaturés oméga-3 (principalement acide alpha-linolénique) ; valeur nutritionnelle élevée. Des effets bénéfiques sur les dyslipidémies et l’insulinorésistance ont été décrits, mais restent à confirmer.
Importante utilisation alimentaire très ancienne par les Amérindiens à l’époque précolombienne, puis abandon pendant plusieurs siècles avant redécouverte à la fin du XXe siècle (Argentine), renouveau de la culture et utilisation des graines pour l’alimentation humaine et animale. En 2009, une décision de la Commission européenne, complétée en 2013, a autorisé la mise sur le marché des graines de chia en tant que « nouvel ingrédient alimentaire » ; leur utilisation est autorisée soit en tant que telles sous une forme préemballée (apport journalier limité à 15 grammes), soit dans des produits préparés industriellement (céréales pour petit-déjeuner, produits cuits au four…, à une teneur ne dépassant pas 10 %). La consommation directe des graines, qui gonflent fortement en absorbant plus de 20 fois leur masse d’eau, peut entraîner des phénomènes de dysphagie et une obstruction de l’œsophage ; la prudence s’impose chez les individus ayant des antécédents de dysphagie ou de sténose de l’œsophage.