A - B - C - D - E - F - G - H - I - J - K - L - M - N - O - P - Q - R - S - T - U - V - W - X - Y - Z - Autres

Irinotécan

De acadpharm
Sauter à la navigation Sauter à la recherche
Dernière modification de cette page le 14 février 2024


Cancérologie - Pharmacognosie



Irinotécan.

Anglais : irinotecan
Espagnol : irinotecán
n. m. (DCI). Dérivé hémisynthétique de la camptothécine ; précurseur pharmacologique (prodrogue) à fonction carbamate dont l’hydrolyse enzymatique par des carboxyestérases plasmatiques libère le métabolite actif (SN38 : 7-éthyl-10-hydroxycamptothécine) ; agent cytotoxique et antitumoral par action inhibitrice des topoisomérases I, en stabilisant le complexe covalent enzyme-ADN, ce qui aboutit à une cassure monobrin de l’ADN ; il en résulte la mort cellulaire par apoptose.

Inscrit sur la liste des Médicaments essentiels de l'OMS et à la Pharmacopée Européenne, monographie 11/2019, 2675 corrigé 10.1 (chlorhydrate d') trihydraté.

Utilisation de l’irinotécan (chlorhydrate trihydraté) par voie IV, seul ou en association (selon le contexte, avec le 5-fluorouracil et l’acide folinique, ou avec le cétuximab, ou avec la capécitabine, ou avec le bévacizumab) dans le traitement des cancers colorectaux avancés. Toxicité élevée, en particulier hématologique (granulopénie) et intestinale (diarrhées) ; ces diarrhées sont de deux types : diarrhées aiguës (syndrome cholinergique aigu traité par le sulfate d’atropine) et diarrhées retardées (traitées par le lopéramide, par hydratation et apport d’électrolytes).
En 2016, un autre sel d'irinotécan, avec le sucrosofate (saccharose octasulfaté), dans une formulation liposomale pégylée (dénomination retenue pour ce produit : irinotécan liposomal), a obtenu une AMM européenne dans le traitement, en association avec le 5-fluorouracil (5-FU) et la leucovorine (= acide folinique), des adénocarcinomes du pancréas métastatiques chez les adultes en progression de la maladie après un traitement ayant comporté de la gemcitabine. En juin 2020, la FDA lui a accordé la désignation « fast track » (procédure accélérée en vue d’une éventuelle approbation) pour son utilisation expérimentale, en association avec la leucovorine, le 5-FU et l’oxaliplatine, pour les patients atteints d’un adénocarcinome canalaire pancréatique non traité antérieurement, à un stade localement avancé ou métastatique, et non résécable.
Un dérivé pégylé de l’irinotécan, l’ étirinotécan pégol (DCI), également connu sous le nom de « irinotécan pégylé », à durée d’action antitumorale augmentée, est en cours d’évaluation clinique dans divers types de cancers (colorectal, sein, ovaire, poumon, gliome).
Depuis juillet 2019, le SN-38, métabolite actif de l’irinotécan, bénéficie du statut de médicament orphelin pour le traitement du sarcome des tissus mous. Il est également associé, en tant qu’agent cytotoxique, à un anticorps monoclonal (liaison par l’intermédiaire d’un bras espaceur) dans deux immunoconjugués à visée anticancéreuse actuellement en cours d’évaluation clinique :
1- le sacituzumab govitécan (DCI) ; statut de médicament orphelin aux États-Unis pour le traitement du cancer du poumon à petites cellules et du pancréas, et en Europe pour cette dernière indication ; également évalué chez des patientes souffrant d’un cancer du sein triple négatif ;
2- le labétuzumab govitécan (DCI) ; en expérimentation dans le cancer colorectal métastatique chez des patients ayant reçu précédemment au moins un traitement comportant de l’irinotécan.
Le 13 février 2024, la FDA a autorisé une nouvelle forme galénique de l’irinotécan encapsulé dans des liposomes, qui est administrée par voie intraveineuse, en association avec l’oxaliplatine, le fluorouracil et la leucovorine, chez les patients adultes atteints d’un adénocarcinome pancréatique métastatique.