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Dernière modification de cette page le 23 mai 2018
Anglais : syphilis
Espagnol : sífilis
Allemand : Syphilis
Étymologie : grec Σίπυλος Sípulos, latin Sípỹlus, Sipylus, nom d’un fils de Niobé et d’Amphion, transformé par G. Fracastoro, médecin et poète, né à Vérone à la fin du XVe siècle qui présente la maladie – la syphilis – sous forme d’un poème rédigé en latin, en 1530, en transformant Sipylus [berger cité dans les Métamorphoses d’Ovide] en Syphilus
n. f. Infection sexuellement transmissible (IST) par relations orales, génitales ou anales avec un partenaire infecté. La femme enceinte atteinte de syphilis peut transmettre l'infection au fœtus, ce qui entraîne parfois des anomalies congénitales, voire le décès du fœtus. Cette infection bactérienne due au tréponème pâle (Treponema pallidum) évolue en quatre stades :
  1. Syphilis primaire : incubation (14 à 30 j) puis chancre d'inoculation (sexe, bouche...) ; la bactérie commence de se multiplier ;
  2. Syphilis secondaire : après la guérison du chancre qui peut prendre quelques semaines, l'éruption se produit sur l'ensemble du corps débutant deux mois après l'inoculation et durant deux ans environ avec manifestations cutanées (roséole), cutanéo-muqueuses (syphilides), symptômes grippaux, ictère, méningite ;
  3. Syphilis latente, cliniquement muette, précoce (moins d'un an d'évolution) ou tardive (plus d'un an d'évolution) ;
  4. Syphilis tertiaire chronique : 10 à 30 ans après la phase primaire, lésions des organes internes, troubles cardio-vasculaires (aortite, anévrisme), nerveux (tabès, paralysie générale), dermiques (gommes, scléroses diverses), et décès du patient. Cf neurosyphilis, tabès.

Le diagnostic précoce permet un traitement efficace par la benzathine benzylpénicilline en phase primaire (aucune séquelle) et en phase secondaire (persistance d'anticorps), mais en phase tertiaire les troubles persistent. La maladie peut être transmise à l'enfant par sa mère en phase primo-secondaire non traitée. Transmission par transfusion sanguine exceptionnelle (donneur en phase primaire pré-sérologique).
Le dépistage de la maladie se fait par la recherche d'anticorps spécifiques du tréponème dans le sérum sanguin ou le liquide céphalo-rachidien. Actuellement fixé par la législation française (Journal Officiel du 12 octobre 1980), le choix des techniques à utiliser impose deux épreuves associées de types différents :
- une micro-agglutination passive utilisant des cardiolipines faiblement spécifiques comme antigènes (réaction VDRL
Venereal disease research laboratory ou Kline) ;
- une réaction d'immunofluorescence (FTA
Fluorescent treponema activation) ou une hémagglutination passive (TPHA Treponema passive hemagglutination).

Il existe désormais des tests rapides de dépistage par exemple tests immunochromatographiques, immunoblots. En cas de réaction positive, il faut quantifier les résultats. Une recherche d'IgM spécifiques permet de confirmer une infection récente ou évolutive. La recherche des IgM est particulièrement utile pour confirmer le diagnostic de syphilis congénitale.
Initialement utilisée pour le dépistage de la syphilis, la réaction de Bordet-Wasserman (BW) est abandonnée depuis 1980. Selon le degré d'ancienneté de la maladie, certaines des réactions sérologiques sont ou non positives, d'autres peuvent se négativer en particulier celles utilisant les antigènes cardiolipidiques. Certaines affections (exemples : parasitoses, maladies autoimmunes) ou certains états physiologiques (grossesse) peuvent donner des réactions faussement positives. avec les tests non tréponémiques peu spécifiques.