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Intoxication

De acadpharm
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Dernière modification de cette page le 02 mars 2017
Anglais : intoxication, poisoning
Espagnol : intoxicacion, envenamiento
Étymologie : latin in dans, grec τοξικόν toxicón poison, poison à l'usage des flèches
n. f. Ensemble de troubles ou d'effets nocifs parfois mortels provoqués par des substances toxiques d'origine endogène mais non éliminées ou, le plus souvent, d'origine exogène. Dans le premier cas, on parle de toxicose ou d'auto-intoxication. Dans le second cas, il s'agit de l'introduction, volontaire ou non, d'une substance étrangère (xénobiotique) dans l'organisme. L'intoxication peut être aiguë, subaiguë ou chronique. On parle parfois d'intoxication inapparente lorsque les manifestations cliniques sont discrètes tandis que les analyses biologiques fournissent déjà des résultats anormaux caractéristiques (exemples : benzolisme, saturnisme).



Mycologie - Toxicologie



Intoxication gyromitrienne

Cf Gyromitra.

Intoxication orellanienne

Synonyme(s) : syndrome orellanien
Anglais : intoxication with cortinairs
Espagnol : intoxicacion cortinarius
Intoxication pouvant être mortelle, provoquée par plusieurs champignons de l'espèce des cortinaires, Cortinarius orellanus (cortinaire couleur de rocou), C. orellanoides, C. speciosissimus. Est l'intoxication fongique la plus longue à se manifester. Les premiers symptômes apparaissent 2 à 17 jours après leur consommation. Une insuffisance hépatique et, surtout, rénale aiguë (néphropathie tubulaire aiguë) avec oligurie, voire anurie, s'installe progressivement, nécessitant des mesures d'urgence (épuration extrarénale). Elle conduit, dans 70 % des cas, à une insuffisance rénale chronique (fixation des toxiques sur le rein) pour laquelle la seule alternative thérapeutique est une greffe rénale. Les principaux toxiques sont des cyclopeptides (cortinarines A et B, de structure proche des toxines de l'amanite phalloïde) ou des orellanines à structure de type bis-pipéridine N-oxyde thermostables.


Intoxication panthérinienne

Anglais : pantherinian intoxication
Espagnol : intocicacion pantherinia
Intoxication provoquée par des amanites Amanita pantherina (Amanite panthère), A. muscaria (A. tue-mouche). Les principales substances toxiques sont des dérivés de l'oxazole et de l'isoxazole (muscazone et surtout panthérine ou muscimol). Les symptômes de l'intoxication dépendent de plusieurs facteurs (résistance personnelle, région de la cueillette, saison, type de préparation culinaire). En général, après une incubation courte de une à trois heures environ, apparaissent des troubles digestifs, une accélération du rythme cardiaque, une excitation rappelant l'ébriété alcoolique et une prostration de courte durée. Dans les troubles graves, on observe les symptômes suivants : hallucinations, délire, et convulsions. L'intoxication ne dépasse guère les 24 heures.

Lorsqu'il y a des mortalités, avec les amanites de ce groupe, A. pantherina serait responsable de la plupart des décès observés.


Intoxication phalloïdienne

Synonyme(s) : syndrome phalloïdien
Anglais : Amanita phalloides intoxication
Espagnol : intoxicacion phalloides
Intoxication provoquée par trois amanites, Amanite phalloïde (A. phalloides), A. printanière (A. verna), A. vireuse (A. virosa), ainsi que par plusieurs petites Lépiotes (exemples: Lepiota helveola, L. josserandi, L. brunneo-incarnata) et Galerina marginata. L'Amanite phalloïde est responsable d'environ 96 % des intoxications mortelles par les champignons, touchant surtout les citadins, car ils en méconnaissent le plus souvent les risques. Les substances actives sont les suivantes : phallatoxines, amatoxines ou amanitines, polypeptides et phalline ou amanita-hémolysine qui, thermolabile, n'agit que si l'intoxication est liée à l'ingestion d'une amanite crue. Il a été identifié sept phallotoxines qui présentent également une analogie structurale : phalloïdine, phalloïne, prophalloïne, phallisine, phallacine, phallacidine, phallisacine. Les phallotoxines étant peu résorbées par le tube digestif, la toxicité s'exprime essentiellement lors d'une administration parentérale des toxines. Elles ont une affinité prononcée pour le foie, se fixent sur les membranes plasmatiques des hépatocytes et détruisent le réticulum endoplasmique ainsi que les mitochondries hépatocytaires. Chez les Lépiotes et la Galerina, ce sont les amatoxines, surtout l'α-amatoxine, qui sont présentes. Les symptômes apparaissent lentement, sauf chez les sujets alcooliques. Ils apparaissent après une période de latence de 6 à 48 heures. Ils consistent en une phase d'agression avec sensation de malaise général, puis apparition brutale de signes digestifs (vomissements incessants, diarrhée abondante, coliques particulièrement douloureuses), puis une phase hépatique avec nécrose des hépatocytes, suivie d'une phase de rémission parfois trompeuse, car le risque de décès n'est pas à négliger. Au bout d'environ 10 jours, le pronostic évolue le plus généralement vers la guérison.

Le traitement associe des protecteurs hépatiques (exemples : silymarine, acide thioctique), des antiseptiques intestinaux, une réhydratation avec apport équilibré d'électrolytes.


Intoxication sudorienne

Synonyme(s) : syndrome sudorien
Anglais : sweat intoxication
Espagnol : sudor intoxicacion
Intoxication provoquée par de nombreux champignons du genre Inocybe (exemples : I. patouillardii, I. geophylla) et par quelques champignons du genre Clitocybe (exemples : C. dealbata, C. candicans, C. diatreta). Le principe toxique est la muscarine et ses isomères, dont la structure est proche de l'acétylcholine. Après ingestion, les troubles surviennent précocement (latence d'une à trois heures). Ils se traduisent par les symptômes suivants : vomissements, douleurs abdominales, diarrhée, hypersécrétion salivaire, sudorale, lacrymale et nasale, excitation cérébrale et myosis.

L'atropine est l'antidote utilisé dans le traitement de cette intoxication.