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Version du 28 février 2024 à 15:52
Campanulé adj. Qualifie une corolle en forme de cloche.
Acide camphosulfonique Acide sulfonique dérivé du camphre, possédant de légères propriétés psychostimulantes et dont il existe plusieurs isomères, en particulier l’isomère β, utilisé sous forme de sel (camsilate DCI) et comme anion salifiant de bases pharmacologiquement actives (exemple camsilate de codéine).
Camphre n. m. Cétone monoterpénique obtenue à partir du bois de camphrier sous forme dextrogyre et par synthèse sous la forme racémique utilisée aujourd’hui. Masse cristalline blanche, d’odeur pénétrante caractéristique.Inscrit à la Pharmacopée Européenne, monographies 01/2008, 0655 (camphre racémique) et 01/2015, 1400 (d-camphre).
Camphrier n. m. Grand arbre du Japon et de la Chine (Cinnamomum camphora (L.). J. Presl., Lauraceae) dont on tire le camphre dextrogyre par hydrodistillation de l’huile essentielle du bois suivie de refroidissement.
Camptothécine n. f. Alcaloïde pentacyclique indolizino-quinoléique à fonction lactone isolé d’un arbre de Chine et du Tibet, Camptotheca acuminata Decne., Cornaceae, à partir duquel il est extrait industriellement ; également obtention à partir d’une Icacinaceae de l’Inde, Nothapodytes nimmoniana (Graham) Mabb. ; méthodes complémentaires de production par…
Campylobacter n. m. Bacille de la famille des Campylobacteraceae comprenant 2 genres : Campylobacter avec 18 espèces et Arcobacter avec 4 espèces. Campylobacter est un Bacille de forme incurvée ou hélicoïdale à Gram négatif, très mobile, micro-érophile pour la plupart des espèces, métabolisme oxydatif, non sporulé. Les principales…
Camrélizumab n. m. Anticorps monoclonal recombinant (IgG4 kappa) dirigé contre les récepteurs de mort cellulaire programmée, PD‑1 (ou PCD-1, programmed cell death‑1), présents à la surface des lymphocytes T activés, des cellules B et des cellules tueuses NK.L’anticorps empêche la liaison des récepteurs PD-1 avec ses ligands…
Camu-camu n. m. Arbre (Myrciaria dubia (Kunth) McVaugh, Myrtaceae) des régions amazoniennes, cultivé au Brésil et au Pérou pour ses fruits comestibles contenant de l’acide ascorbique à une teneur très élevée et des polyphénols à propriétés antioxydantes.
Camylofine n. f. Dérivé atropinique de synthèse à fonction ester d’alcool isoamylique et d’un acide aromatique avec deux fonctions amine aliphatique. Spasmolytique anticholinergique.
Canagliflozine n. f. Composé inhibiteur sélectif du cotransporteur sodium-glucose de type 2, SGLT2, (sodium-glucose linked transporter 2), responsable de la réabsorption dau moins 90 % du glucose par le rein. Linhibition de ce transporteur conduit à lélimination urinaire du glucose.
Canakinumab n. m. Anticorps monoclonal humain dirigé contre l’interleukine-1β (IL-1β). Il inhibe son interaction avec ses récepteurs et, par suite, la synthèse des médiateurs inflammatoires.
Canal n. m. Conduit naturel faisant communiquer un organe avec un autre ou avec l’extérieur. Également nom de différentes parties configurées comme des canaux.
Canaliculé adj. Creusé en gouttière, exemple feuille du pin sylvestre.
Canal-rhodopsine n. f. Sous-famille de rhodopsines présentes dans les algues vertes unicellulaires. Identifiées dans Chlamydomonas reinhardtii, la canal-rhodopsine-1 (ChR1) et la canal-rhodopsine-2 (ChR2) ont une structure semblable à celle des autres rhodopsines et fonctionnent comme des canaux ioniques sous l’effet de la lumière. La canal-rhodopsine-2 (type…
Cancer n. m. Pathologie caractérisée par la présence d’une ou de plusieurs tumeurs malignes formées à partir de la transformation d’une cellule initialement normale, à la suite d’une mutation ou/et à une instabilité génétique. La transformation cellulaire tumorale se traduit par une perte de contrôle du cycle cellulaire…
Cancérisation n. f. Transformation d’un tissu sain ou de cellules non cancéreuses en tumeur maligne.
Cancérogène adj. et n. m. Qui peut provoquer la formation de tumeurs cancéreuses, en favoriser le développement, en augmenter la fréquence, en raccourcir le délai d’apparition et/ou en augmenter la malignité (exemple goudron de houille).Cf cancérogenèse.
Cancérogenèse n. f. Ensemble des étapes conduisant une cellule normale à engendrer une population de cellules cancéreuses sous l’action de facteurs internes de nature génétique et/ou épigénétique et/ou de facteurs externes (dits environnementaux).De nombreux facteurs interviennent à ce stade : alcool, tabac, hormones, alimentation. Après croissance tumorale, apparaît…
Candéla n. m. Unité de base SI (symbole cd) de l’intensité lumineuse d’une source qui émet, dans une direction donnée, un rayonnement monochromatique de fréquence 5,40.10 hertz (correspondant à une longueur d’onde dans le vide de 555 nm) et dont l’intensité énergétique dans cette direction est de 1/683…
Candésartan cilexétil n. m. Antihypertenseur, dérivé de la famille des sartans et prodrogue dont le métabolite actif est un antagoniste de l’angiotensine II au niveau des récepteurs de type ATInscrit à la Pharmacopée Européenne (monographie 01/2012, 2573).
Candida n. m. Genre de levures de la famille des Cryptococcaceae. Plusieurs espèces sont les agents des candidoses ou moniliases. Principales espèces : Candida albicans, C. tropicalis, C. pseudotropicalis, C. guilliermondii, C. kruse, C. glabrata.
Candidose n. f. Nom générique donné aux maladies déjà décrites par les auteurs grecs, provoquées par plusieurs levures du genre Candida, particulièrement C. albicans.
Cangrélor n. m. Inhibiteur du récepteur P2Y12 plaquettaire. Administré par voie parentérale, cet antiagrégant a une action rapidement réversible. Donné, en association avec laspirine, peu avant un geste d’angioplastie coronaire avec mise en place d’une prothèse endocoronaire (stent), il diminue le taux de thrombose de lendoprothèse et la mortalité sans augmenter les saignements. Un…
Canitie n. f. Présence plus ou moins importante de cheveux blancs dans une chevelure normale, résultant de la dégénérescence, congénitale ou acquise, des mélanocytes du bulbe pileux.
Cannabidiol n. m. Cannabinoïde naturel (phytocannabinoïde) de nature terpénophénolique, présent dans les inflorescences du chanvre (Cannabis sativa L., Cannabaceae), dérivé de l’acide cannabidiolique, formé en particulier lors du chauffage. Dénué des propriétés psychoactives caractéristiques du tétrahydrocannabinol (THC), il agit sur de multiples cibles et manifeste de nombreuses propriétés…
Cannabinoïde n. m. Nom générique pour des substances de nature terpénophénolique (plus de 80 sont connues) présentes dans le cannabis. Certains cannabinoïdes sont psychoactifs, en particulier le Δ-THC ou plus simplement THC) ; d’autres sont dénués des propriétés psychotropes indésirables du THC : cannabinol (CBN), cannabidiol (CBD très…
Canne n. f. En botanique, terme populaire désignant des plantes herbacées élevées telles que des roseaux et des bambous (par exemple canne à sucre, canne à balais, canne de Provence).
Canneberge n. f. Sous-arbrisseau tapissant (Vaccinium macrocarpon Aiton, Ericaceae), des États-Unis et du Canada. Fruit (baie rouge acidulée et astringente) contenant des oligomères proanthocyanidoliques présentant des liaisons interflavaniques de type A (dimères et trimères de l’épicatéchol) ; effet bactériostatique vis-à-vis de souches uropathogènes d’Escherichia coli, lié à une…
Cannelé adj. Qualifie un organe présentant des côtes longitudinales régulières séparées par des sillons.(exemple la tige cannelée d’angélique).
Cannelier n. m. Nom commun d’arbres asiatiques du genre Cinnamomum, Lauraceae, dont lécorce (cannelle) contient une huile essentielle très riche en aldéhyde cinnamique (isomère E). C. verum J. Presl (synonyme C. zeylanicum Blume) fournit la cannelle officinale, dite de Ceylan (Sri Lanka) ; trois autres espèces fournissent également…
Cannelle n. f. Écorce fournie par plusieurs espèces de canneliers, en particulier le cannelier dit de Ceylan, Cinnamomum verum J. Presl, contenant une huile essentielle renfermant très majoritairement (jusqu’à 90 %) du (E)-cinnamaldéhyde ; huile essentielle antibactérienne, antifongique, spasmolytique et réputée stimulante du système nerveux central. Mise en…
Canrénoate (de potassium) n. m. Stéroïde antagoniste de l’aldostérone transformé dans l’organisme en substance active, la canrénone, diurétique d’épargne potassique.
Cantharide n. f. Insecte coléoptère (Lytta vesicatoria L., Meloidae) caractérisé par ses élytres de couleur vert brillant à reflets cuivrés ; large distribution géographique. Propriétés vésicantes dues à la présence de cantharidine ; réputation abusive et dangereuse d’aphrodisiaque à l’origine d’accidents graves potentiellement mortels. Poudre de cantharide autrefois…
Cantharidine n. f. Substance de nature sesquiterpénique produite par certains insectes coléoptères, notamment la cantharide. Propriétés inhibitrices des protéines phosphatases 1 et 2A ; localement, intense effet vésicant ; par ingestion, dangereuse réputation d’aphrodisiaque ; toxicité élevée.
Canthaxanthine n. f. Dérivé dicétonique du β-carotène. Pigment rose violet, très répandu dans la nature, employé comme additif alimentaire et pharmaceutique.
Canule n. f. Sonde courte inférieure à 40 cm, destinée à pénétrer un orifice naturel, dans un but d’évacuation, d’instillation d’un médicament ou de passage d’un gaz.
Caoutchouc n. m. Produit issu de la coagulation du latex de l’hévéa (Hevea brasiliensis (Willd. ex A.Juss.) Müll.Arg., Euphorbiaceae) et secondairement d’autres plantes tropicales. Matière élastique résultant d’une polymérisation d’unités terpéniques (dont les doubles liaisons sont majoritairement de configuration cis). Par divers traitements (additifs, chauffage…) constituant la vulcanisation,…
Capabilité n. f. Mesure établissant le rapport entre la performance réelle d’un procédé industriel ou d’une machine (en tant que composante d’un procédé industriel) et sa performance supposée.
Capacité n. f. Propriété de contenir quelque chose ou une certaine quantité de substance.
Cape n. f. Dispositif biodégradable ou non, destiné à être introduit dans une cavité naturelle de l’organisme en agissant comme obturateur. Utilisée dans le vagin comme dispositif contraceptif pour obturer le col de l’utérus avec ou sans spermicide.
Capécitabine n. f. Carbamate de fluoropyrimidine, substance antinéoplasique utilisable par voie orale, conduisant en plusieurs étapes métaboliques à la libération de doxifluridine (5-desoxy-5-fluorouridine) puis de fluorouracil (5-FU).Inscrite sur la liste des Médicaments essentiels de lOMS et à la Pharmacopée Européenne (monographie 04/2014, 2762).
Capillaire adj. et n. m. Relatif aux cheveux.
Capillaria Genre de nématodes parasites de la famille des Trichuridae. C. philippinensis, parasite de certains poissons, trouvé dans l’intestin humain dans les Philippines, provoque une capillariose intestinale sous la forme de diarrhée sévère ou de malabsorption, avec une mortalité élevée. C. aerophila est responsable la capillariose…
Capillarité n. f. Effet des interactions entre les molécules d’un liquide et celles d’une paroi solide avec laquelle elles sont en contact. Ceci se traduit, lorsqu’on plonge verticalement dans un liquide un tube de diamètre réduit (tube capillaire) et ouvert à chaque extrémité, par un niveau d’équilibre du…
Capitule n. m. Inflorescence indéfinie composée de fleurs sessiles, caractéristique par exemple de la famille des Asteraceae (Composées). On distingue les capitules homogames (un seul type de fleurs ligulées comme le pissenlit ou tubulées comme les chardons) et les capitules radiés (fleurs ligulées et tubulées de la pâquerette).
Capivasertib n. m. Petite molécule de synthèse dérivée de la pyrrolopyrimidine, qui est un puissant inhibiteur compétitif de l’adénosine triphosphate (ATP), cofacteur de la fonction de phosphorylation par la sérine – thréonine kinase AKT (protéine kinase B), et qui inhibe ainsi toutes les isoformes de l’AKT (AKT1, AKT2…
Caplacizumab n. m. Anticorps à domaine unique, humanisé, obtenu par la technologie de l’ADN recombinant, et dirigé contre le facteur de von Willebrand (vWf) ; il cible spécifiquement le domaine A1 de la protéine, partie qui se fixe sur les plaquettes par lintermédiaire…
Capmatinib n. m. Petite molécule de synthèse constituée d’un squelette quinoléinyl-6-imidazotriazine, inhibiteur puissant et sélectif du protoconcogène c-MET (mesenchymal endothelial transition factor), le récepteur membranaire à fonction tyrosine kinase du facteur de croissance des hépatocytes, HGFR (hepatocyte growth factor receptor) impliqué dans la croissance tumorale et l’angiogenèse.Cf…
Capnocytophaga Genre de la famille des Flavobacteriaceae, comportant des bactéries à Gram négatif, oxydase et catalase négatives, microaérophiles, cultivables en atmosphère enrichie en dioxyde de carbone (capnophiles), à métabolisme fermentatif et mobiles par glissement. Comprend 7 espèces. Capnocytophaga gingivalis, C. granulosa, C. haemolytica, C. ochracea et…
Capote anglaise n. f. Nom populaire du préservatif masculin, enveloppe de latex ou de polyuréthane destinée à être posée sur le pénis avant un rapport sexuel.
Capréomycine n. f. Antibiotique antibactérien constitué par un mélange de cyclopeptides de structure voisine (les capréomycines I, principalement la capréomycine IB, étant les constituants majoritaires) produit par fermentation de certaines souches d’une actinobactérie, Streptomyces capreolus. Inhibe la synthèse protéique des bactéries sensibles, essentiellement des mycobactéries dont Mycobacterium tuberculosis…
Câprier n. m. Arbuste méditerranéen cultivé dès l’Antiquité, connu des Grecs et des Romains. À l’origine, muni d’épines. Actuellement, la culture concerne une nouvelle variété obtenue par greffage sans épine (inerme. Les boutons floraux constituent ce qu’il est convenu d’appeler les « câpres » et les fruits les…
Capripoxvirus Genre de virus de la famille des Poxviridae, sous-famille des Chordopoxvirinae qui infectent les mammifères et les oiseaux. Gros virus à ADN bicaténaire, à structure ovoïde complexe. Responsable de maladies aiguës ou chroniques chez les ruminants domestiques en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie.
Caprique (acide) CHInscrit à la Pharmacopée Européenne (monographie 1142000).
Caproïque (acide) CHInscrit à la Pharmacopée Européenne (monographie 1142100).
→ Carbocation
Cannabis
Synonyme(s) : chanvre ou chanvre indien
Anglais : cannabis ou hemp
Espagnol : cannabis ou cañamo
Allemand : Hanf
Étymologie : Grec κάνναϐις kánnabis chanvre, vêtement en toile de chanvre, latin cannăbis chanvre.
n. m. Grande herbacée dioïque (Cannabis sativa L., appartenant au genre monospécifique Cannabis, Cannabaceae) à tige cannelée dressée et feuilles palmatiséquées (5 à 7 lobes à bords dentés) bien reconnaissables ; fleurs femelles en cymes compactes mêlées de bractées foliacées ; fruit ovoïde lisse et grisâtre (akène : chènevis). Très grande plasticité botanique et chimique de la plante selon son environnement (terrain, climat). Présence de nombreux cannabinoïdes, certains psychoactifs (Δ9-tétrahydrocannabinol = THC) et d'autres (en particulier cannabidiol = CBD) dénués des propriétés psychotropes indésirables du THC. Plusieurs types selon les teneurs respectives en THC et CBD.
Cannabis à résine
Anglais : Indian hemp ou hemp (resin type)
Espagnol : cañamo con resina ou cañamo indico
Allemand : Cannabisharz
Étymologie : Grec κάνναϐις kánnabis chanvre, vêtement en toile de chanvre, latin cannăbis chanvre, latin rēsīna résine.
Cannabis avec sommités florifères produisant une résine (« résine de cannabis ») à forte teneur en THC (5-20%) et dépourvue de CBD. Nombreuses présentations utilisées à des fins récréatives et entraînant une toxicomanie ; dénominations variées selon les pays et le produit utilisé (Inde : bhang, sommités femelles et mâles ; ganjah, sommités femelles et résine ; chara, résine. Afghanistan, Arabie, Égypte : haschich, analogue au ganjah, éventuellement mêlé à des produits aromatiques ou psychotropes. Maroc : kif, sommités hachées conditionnées en paquets. Mexique et États-Unis : marijuana, sommités mêlées à du tabac. Consommation en France (importante bien qu’illicite) provenant majoritairement du Maroc (résine) et des Pays-Bas (« herbe », nederwiet), également part croissante de l’autoculture. Utilisation par les toxicomanes de différentes formes de cannabis à teneur en THC de plus en plus élevée : sommités florifères femelles (herbe, marijuana, dans le jargon des utilisateurs), fréquemment fumées en association avec du tabac (joint) ; résine (haschich, hasch), consommée par inhalation de la fumée ; « huile » de cannabis, forme très concentrée en THC (50 %) obtenue par extraction du haschich par des solvants. Multiples effets pharmacologiques du cannabis après inhalation ou prise per os : le THC, très lipophile, rapidement absorbé, se lie aux récepteurs aux cannabinoïdes ; manifestations somatiques peu marquées ; effets psychiques aigus importants et très variables selon l’individu, la dose de THC, le contexte, caractérisés par des modifications de la perception sensorielle et temporelle associées à une sensation recherchée de bien-être euphorique et d’excitation intellectuelle.
Les risques aigus sont dominés par des symptômes anxieux (attaque de panique) et des hallucinations ; danger dans la conduite automobile et l’utilisation de machines. Intoxications pédiatriques potentiellement graves (troubles neurologiques, cardiaques, ventilatoires...) signalées chez de jeunes enfants à la suite d’une ingestion accidentelle de cannabis ; en France, depuis 2014 une augmentation très significative de ces cas d’intoxications pédiatriques a été observée, survenant le plus souvent dans le cadre familial et touchant notamment des enfants de moins de 2 ans, nécessitant une hospitalisation avec parfois la mise en jeu du pronostic vital.
Les risques chroniques liés au cannabis sont proportionnels à l’intensité de la consommation : troubles psychotiques, schizophrénie, syndrome « amotivationnel » surtout chez l’adolescent, diminution possible des défenses immunitaires, risques liés à l’inhalation de la fumée (cancer broncho-pulmonaire) ; dépendance psychologique associée à une dépendance physique faible. La consommation régulière par une population de plus en plus jeune constitue un véritable fléau social souvent associé à tort à une image et une culture de non-dangerosité ; effets à long terme incertains et sujets à controverses.
L’emploi du cannabis à des fins récréatives a été autorisé, sous certaines conditions, dans plusieurs États des États-Unis (le premier a été le Colorado en 2014), ainsi qu’en Uruguay (en mai 2016) et au Canada (en octobre 2018).
L’emploi du cannabis à des fins thérapeutiques a été légalisé dans un certain nombre de pays, dans des indications et selon des modalités variables selon les pays (notamment chez des malades cancéreux ou sidéens, comme antiémétique, orexigène, analgésique,…) :
- THC synthétique (dronabinol, DCI) et analogue structural synthétique du THC (nabilone, DCI), emploi per os ; formes à fumer (inflorescences titrées en THC) ; intérêt thérapeutique discuté en raison du risque d’effets psychiques indésirables.
- Association THC - cannabidiol (nabiximols, nom adopté aux États-Unis) en spray oral ; en France, AMM accordée en janvier 2014 dans le traitement de la spasticité liée à la sclérose en plaques, avec mise en place prévue d’un suivi en matière de pharmacovigilance et d’addictovigilance, non encore commercialisé en janvier 2019, mais disponible dans d’autres pays.
- Prescription possible de dronabinol ou de nabilone en France dans le cadre d’autorisations d'accès compassionnel, nominatives. Potentialités à l’étude de l’utilisation thérapeutique de dérivés non psycho-actifs.
En France, du fait de la législation actuelle, l’accès au cannabis à visée thérapeutique est difficile ; mais, en 2018 et 2019, l’ANSM a mis en place des Comités scientifiques spécialisés temporaires (CSST) dénommés « Évaluation de la pertinence et de la faisabilité de la mise à disposition du cannabis thérapeutique en France », puis « Mise en œuvre de l’expérimentation du cannabis médical en France ». Les travaux de ces Comités ont conduit à la mise en place d'une expérimentation de l'usage du cannabis médical pendant une durée de deux ans à partir de mars 2021, suivie d’une prolongation jusqu’en 2024. L’usage du cannabis à visée médicale est jugé pertinent par l’ANSM pour les patients dans certaines situations cliniques et en cas de soulagement insuffisant ou d’une mauvaise tolérance des thérapeutiques accessibles, qu’elles soient ou non médicamenteuses, en complément ou en remplacement de certaines thérapeutiques, dans cinq indications thérapeutiques : douleurs neuropathiques réfractaires aux thérapies accessibles ; certaines formes d’épilepsie sévères et pharmacorésistantes ; certains symptômes rebelles en oncologie liés au cancer ou à ses traitements ; situations palliatives ; spasticité douloureuse de la sclérose en plaques ou des autres pathologies du système nerveux central. Les produits retenus sont les sommités fleuries de cannabis à vaporiser pour inhalation (à l’aide d’un dispositif médical adapté) ; les “huiles” administrées par voie orale [i.e. extraits de sommités fleuries de cannabis mises en forme dans une huile végétale pour l’administration orale ou sublinguale]. Trois “ratios” sont définis : THC dominant / CBD dominant / THC-CBD équilibrés. Les produits utilisés, provenant de fournisseurs étrangers, répondent à un cahier des charges strict (production, qualité des matières premières et des produits finis). Un registre national électronique de suivi des patients a été mis en place. L’initiation du traitement est strictement réservée aux médecins volontaires exerçant dans des structures de référence. Cette expérimentation comporte la formation, obligatoire, des professionnels de santé prescripteurs et dispensateurs.
Cannabis à fibres
Synonyme(s) : chanvre
Anglais : hemp ou hemp (fiber type)
Espagnol : cañamo con fibras
Allemand : Ballaststoff-Cannabis
Étymologie : Grec κάνναϐις kánnabis chanvre, vêtement en toile de chanvre, latin cannăbis chanvre, latin fĭbra fibre des plantes, filaments.
Cannabis ayant une teneur en THC nulle ou très faible (inférieure ou égale à 0,20%). Par souci de bien le distinguer du cannabis à visée « récréative » ou « thérapeutique », on le désigne habituellement par le terme « chanvre » et parfois, pour plus de précision, par « chanvre textile », ou « chanvre industriel », ou encore « chanvre agricole » . Le chanvre est l’une des plantes les plus anciennement domestiquées et utilisées par l’Homme, dès le néolithique.
Des clones sélectionnés sont cultivés en climat tempéré, notamment en France (culture réglementée), dans plusieurs régions (Champagne-Ardenne, Sarthe,…), essentiellement pour la production des fibres (partie périphérique des tiges), de la chènevotte (partie ligneuse des tiges) et du chènevis (graines). Après un fort déclin au XXe siècle, emplois en net essor dans des domaines variés, dépendant de la partie utilisée : fibres pour les industries textile, papetière, la fabrication de cordages, etc. ; chènevotte pour la construction, l’isolation phonique et thermique, la fabrication de matériaux composites, etc. ; chènevis, tel quel pour l’alimentation d’animaux de cage ; surtout pour, par pressage, l’obtention de l’huile de chanvre, riche en acides gras polyinsaturés, utilisée en alimentation humaine et animale, en cosmétique, dans l’industrie des peintures et des vernis (huile siccative), etc.
Il est à noter que les dérogations à la réglementation des produits stupéfiants ne concernent plus les seuls usages alimentaires (graines) et de production de fibres mais également la production de fleurs “pour usages commerciaux”, depuis 2022 (Article R5132-86-1 du code de la santé publique).
Cf cannabinoïde, tétrahydrocannabinol, cannabidiol.