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Tétrahydrocannabinol

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Dernière modification de cette page le 14 décembre 2017


Pharmacognosie - Pharmacologie



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Tétrahydrocannabinol

Synonyme(s) : Δ9-tétrahydrocannabinol (THC ou Δ9-THC) ou dronabinol (DCI)
Anglais : tetrahydrocannabinol
Espagnol : tetrahidrocannabinol
Étymologie : grec τετράς tetrás le nombre quatre, ὓδωρ hûdôr eau et κάνναϐις kánnabis chanvre, latin cannăbis chanvre, suffixe –ol
n. m. Cannabinoïde (phytocannabinoïde) benzotétrahydropyranique de nature terpénophénolique présent dans les feuilles et les bractées des variétés à résine du chanvre (Cannabis sativa L., Cannabaceae) dont il est le principal constituant psychoactif ; isomérisation possible en Δ8-THC moins actif. Substance fortement lipophile ; absorption rapide après inhalation ou prise per os, passage de la barrière hématoencéphalique, accumulation persistante dans les graisses de l'organisme. Le THC se fixe sur les récepteurs des cannabinoïdes : récepteurs CB1 présents dans le SNC et CB2 principalement périphériques (notamment rate, moelle osseuse et pancréas, cellules du système immunitaire).
Faible toxicité aiguë ; manifestations somatiques peu marquées (effets cardiovasculaires possibles ; risque d’infarctus du myocarde et d’AVC) ; effets psychiques aigus importants et très variables (selon l’individu, la dose de THC, le contexte…), caractérisés par des modifications de la perception sensorielle et temporelle associées à une sensation recherchée de bien-être euphorique et d’excitation intellectuelle. Risques aigus dominés par des symptômes anxieux (attaque de panique) et des hallucinations ; danger dans la conduite automobile et l’utilisation de machines. Risques chroniques proportionnels à l’intensité de la consommation : troubles psychotiques, schizophrénie, syndrome « amotivationnel » surtout chez l’adolescent, diminution possible des défenses immunitaires ; dépendance psychologique, associée à une dépendance physique faible ; l’arrêt de la consommation peut provoquer des symptômes de sevrage.
Selon des études récentes sur l’animal (Souris), le THC, en administration répétée à faible dose, restaure les facultés cognitives de la Souris âgée alors qu’il les détériore chez la Souris jeune ; de même, de faibles doses répétées de THC améliorent les facultés cognitives dans un modèle de maladie neurodégénérative chez la Souris, alors qu’elles provoquent des troubles mnésiques chez les souris saines.

Emploi du THC à des fins thérapeutiques (large débat en France) limité actuellement à quelques pays (en augmentation) et dans des indications restreintes, notamment sida, cancers, sclérose en plaques ; comme antiémétique, orexigène, analgésique, antispastique : THC synthétique (dronabinol, DCI) et analogue structural synthétique du THC (nabilone, DCI), emploi per os ; formes de cannabis à fumer (inflorescences titrées en THC) ; intérêt thérapeutique discuté en raison du risque d’effets psychiques indésirables.
En France, prescription possible de dronabinol ou de nabilone dans le cadre d’autorisations temporaires d’utilisation (ATU nominatives). Emploi de plus en plus autorisé (pays européens, États-Unis, Canada, Australie…) d’un extrait de cannabis renfermant presque exclusivement un mélange (désigné par nabiximols) à parties égales de tétrahydrocannabinol et de cannabidiol ; utilisation sous forme d’un spray oral, en traitement de symptômes liés à la sclérose en plaques, notamment la spasticité ; études en cours dans d’autres indications (douleurs cancéreuses…). En France, à la suite d’une modification de la législation, une AMM a été accordée à ce produit en janvier 2014, dans la seule indication du traitement des symptômes liés à une spasticité modérée à sévère due à une sclérose en plaques résistante aux autres traitements (prescription restreinte, mise en place d’un suivi en matière de pharmacovigilance et d’addictovigilance ; produit non encore commercialisé en octobre 2015).
Une association de dronabinol et de cannabidiol bénéficie depuis 2015 du statut de médicament orphelin dans le gliome.