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Tétrodotoxine

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Dernière modification de cette page le 20 novembre 2023
Tétrodotoxine.

Anglais : tetrodotoxin
Espagnol : tetrodotoxina
Allemand : Tetrodotoxin
Étymologie : grec τετρα tetra quatre, ὀδούς ὀδόντος odoús odóntos, dent et τοξικόν toxicón poison, poison à l'usage des flèches, suffixe –ine
n. f. Substance naturelle extraite des gonades et du foie de poissons de la famille des Tetraodontidae (dans laquelle on trouve les « poissons globe ») et connue sous le nom de « toxine du fugu ». Elle est constituée de cinq cycles imbriqués, dont trois oxygénés et un azoté (guanidine cyclique) ce qui lui confère une grande polarité. Sa biosynthèse est complexe et n’est pas encore totalement élucidée. Elle agit très spécifiquement sur certains canaux sodiques voltage-dépendant (NaV1.3, NaV1.7, par exemple) des nerfs (notamment impliqués dans la transmission de la douleur) qu'elle maintient fermés, en se fixant sur un site à leur entrée et en empêchant l'entrée de sodium. À concentration très faible, elle inhibe la survenue du potentiel d'action des fibres nerveuses sans modification de leur potentiel de membrane. Les canaux sodiques du cœur et des muscles sont beaucoup moins sensibles.

C'est une des substances naturelles les plus toxiques parmi celles connues et son utilisation, limitée à des fins expérimentales justifiées, nécessite de très sérieuses précautions. La consommation de fugu (nom générique des poissons du genre Takifugu), notamment au Japon, peut conduire à la mort du consommateur, en cas de défaillance dans la préparation culinaire. La dextérité nécessaire à la découpe du poisson demande, au cuisinier assermenté, un long apprentissage. Ce sont des micro-organismes symbiotiques qui biosynthétisent la tétrodotoxine et non les poissons eux-mêmes (notamment des bactéries du genre Vibrio), les fugus d’élevage n’en contiennent pas. De la tétrodotoxine a également été trouvée chez d’autres organismes vivants, en particulier sur la peau de grenouilles tropicales (notamment dans la famille des Dendrobatidae). Malgré sa toxicité, la tétrodotoxine est actuellement en essais cliniques pour le traitement de douleurs cancéreuses rebelles et de douleurs neuropathiques induites par les chimiothérapies.