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Valériane

De acadpharm
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Dernière modification de cette page le 20 décembre 2020


Pharmacognosie



Synonyme(s) : herbe aux chats (nom vernaculaire)
Anglais : valerian
Espagnol : valeriana común ou valeriana medicinal
Étymologie : latin Valeria province romaine de la Pannonie, région située à peu près à l'emplacement actuel de la Hongrie, où cette plante était très répandue
n. f. Grande herbacée vivace très commune en Europe et en Asie du Nord (Valeriana officinalis L., Caprifoliaceae précédemment Valerianaceae), à tige creuse, à feuilles en rosette et à fleurs blanches ou rosées groupées en cymes terminales, poussant sur des sols frais et humides ; considérée par certains comme une espèce collective regroupant plusieurs sous-espèces à degré de ploïdie différent. Partie utilisée en thérapeutique : l’ensemble des organes souterrains (décrits par la Pharmacopée européenne sous le nom de « racine de valériane ») constitués par le rhizome, les racines et les stolons, renfermant principalement des sesquiterpènes non volatils (acides valérénique et acétoxyvalérénique…), des iridoïdes triesters (valépotriates [valtrate, isovaltrate…], composés instables se décomposant après hydrolyse en aldéhydes, les baldrinals) et une huile essentielle renfermant des monoterpènes et des sesquiterpènes volatils (valéranone…). Activités sédative et anxiolytique autrefois attribuées aux valépotriates, mais dues vraisemblablement aux sesquiterpènes (surtout l’acide valérénique), liées à une interaction avec les récepteurs à l’acide γ-aminobutyrique (GABA) ; d’autres mécanismes d’action sont également invoqués (interaction au niveau des récepteurs des benzodiazépines…) ; cytotoxicité et mutagénicité des valépotriates (et des baldrinals avant leur détoxification par conjugaison). Résultats contradictoires des évaluations cliniques, souvent de faible qualité méthodologique ; absence d’effets toxiques reconnus ; compte tenu de l’absence des valépotriates, due à leur instabilité, dans la plupart des préparations de valériane, leur caractère cytotoxique et mutagène ne semble pas constituer un risque.

Inscrite à la Pharmacopée Européenne, monographies 07/2010, 2400 (extrait aqueux sec de) et 1899 (teinture de), 07/2014, 1898 (extrait hydroalcoolique sec de), 08/2019, 0453 corrigé 10.0 (racine de) et 2526 corrigé 10.0 (racine divisée de).

Emploi par voie orale de diverses préparations de « racine » de valériane, chez l’adulte et l’adolescent de plus de 12 ans, avec des posologies différentes selon l’indication ; usage bien établi (selon les critères du HMPC [Committee on Herbal Medicinal Products] de l’EMA) des extraits hydro-alcooliques obtenus avec des mélanges renfermant de 40 à 70 % d’éthanol, pour le soulagement de la tension nerveuse légère et des troubles du sommeil ; d’autres préparations (extrait aqueux sec…), ainsi que l'huile essentielle, sont traditionnellement utilisées pour soulager les symptômes légers du stress et favoriser le sommeil. Les préparations à base de valériane sont souvent associées à celles d’autres plantes réputées sédatives (aubépine, mélisse, passiflore…).
La valériane partage avec d’autres plantes (cataire, germandrée maritime…) le nom vernaculaire d’ « herbe aux chats » en raison de l’attirance de ces animaux pour l’odeur particulière qu’elle dégage, due ici à l’acide isovalérique libéré lors de la dégradation des valépotriates.