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Toxine

De acadpharm
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Dernière modification de cette page le 10 mars 2016
Anglais : toxin
Espagnol : toxina
Étymologie : grec τοξικόν toxicón poison, poison à l'usage des flèches
n. f. Terme générique désignant une substance toxique existant chez certaines plantes (ricine de la graine de ricin, abrine de celle de Jequirity...), chez certains animaux (tétrodotoxine de poissons, saxitoxine s'accumulant chez les moules...), ou encore sécrétée par les bactéries (exemple : toxine botulique). Les toxines sont parfois de nature protéique ou glucidolipidoprotéique. Outre leur toxicité, certaines d'entre elles peuvent posséder un pouvoir antigénique qui se traduit dans un organisme atteint par la formation d'anticorps ou antitoxines.

Toxine botulique

Synonyme(s) : botuline, toxine botulinique (désuet)
Anglais : botulinum toxin
Espagnol : toxina botulinica
Étymologie : latin bŏtŭlus boudin, boyau
Neurotoxine produite par Clostridium botulinum, bactérie anaérobie sporulée, hôte normal du tube digestif des animaux et de l’Homme. Dans l’intestin, Clostridium botulinum ne sécrète pas de toxine, de même que les spores (forme de persistance) dans l’environnement. A la suite d’un défaut d’hygiène, les bacilles ou les spores peuvent contaminer les aliments dans lesquels la toxine va être produite ; la consommation de ces aliments se traduit alors par une affection neurologique grave, le botulisme.
Huit variants toxiniques désignés de A à H, produits par des souches Clostridium différentes, sont identifiés. Quatre sont pathogènes pour l’Homme : les types A d'origine humaine, B d'origine porcine, E d'origine pisciaire et F. La toxine A est considérée comme le poison le plus violent qui existe, 1 million de fois plus puissant que l’arsenic.
Protéine soluble, thermolabile, détruite à 80-90°C, résistante à l’acidité gastrique, la toxine botulique est synthétisée sous forme d'un monomère inactif de 150 kDa, constitué de 3 domaines : 1 chaîne lourde (100 kDa) qui est le support de l'activité de chaque sérotype et du point d'impact au niveau des mécanisme d'exocytose dans la terminaison présynaptique, 1 chaîne légère (50 kDa) à activité protéase, les deux 2 liées par un pont disulfure, et un domaine de translocation. La toxine bloque la libération de l'acétylcholine au niveau de la plaque motrice du système nerveux parasympathique, en se liant au complexe transmembranaire SNARE (Soluble N ethylmaleimide sensitive factor attachment protein receptor) des jonctions neuromusculaires. La rupture du pont disulfure entre les chaînes libère l'activité protéase de la chaine lègère qui inactive le complexe, empêchant ainsi la fusion entre la vésicule d'acétylcholine et la membrane synaptique, et la libération du neuromédiateur. Il s'ensuit un blocage de la contraction musculaire, se traduisant progressivement par une paralysie flasque, propre au botulisme, puis une paralysie progressive des muscles respiratoires entraînant la mort. Cf botulisme.
La recherche de la toxine botulique, lors d'une suspicion d'intoxication, se fait dans le sérum du patient (et convives ayant partagé le repas suspect, même s’ils n’ont pas de symptômes), plus rapide que la recherche dans les aliments.

Applications thérapeutiques
La toxine botulique est utilisée, toujours à doses infimes, en injection locale, superficielle ou profonde, sous cystoscopie, dans le traitement de diverses dystonies musculaires et autres pathologies neurologiques dans lesquelles existe une activité musculaire anormale et localisée : blépharospasme (contraction des paupières), torticolis spasmodique, strabisme, nystagmus, dysphagie, sténose hypertrophique du pylore, achalasie (dysfonctionnement des sphincters), hyperactivité vésicale idiopathique, hypersalivation du nouveau-né, transpiration excessive (hyperhidrose), bavage, bruxisme (contracture douloureuse des mâchoires)....
En médecine esthétique, la toxine botulique est utilisée, souvent associée à l'acide hyaluronique, pour l'atténuation temporaire des rides du visage par décontraction des muscles peauciers.
L'administration de toxine botulique est interdite chez les femmes enceintes ou allaitantes, les sujets atteints de myasthénie ; elle est déconseillée chez les personnes allergiques et ne doit pas être associée à la prise d'aspirine, d'anti-inflammatoires ou d'aminosides.